Nicolas Barré un ordurier des Echos
Depuis une semaine, la presse française répand l'idée que le culbuto molletiste Hollande met tout en oeuvre pour empêcher un "Grexit", sans poser la bonne question concernant cette médiation : pour la France, est-ce honorable de participer activement au dépouillement politique et économique de la Grèce ?
Pour savoir que la négociation ne finira jamais, il faut comprendre la vraie raison des nouvelles exigences de l'Allemagne - et ses acolytes - déposées ce week-end sur la table (comme l'a raconté Varoufakis dans un entretien en Angleterre, à chaque étape de la négociation, Mutti Merkel et son ministre handicapé ajoutaient une condition impérative) : si Merkel présente au Bundestag un texte sur un 3ème plan d'austérité, il risque fort d'être rejeté ... et l'Allemagne apparaîtrait alors comme la force négative d'une Union qui n'est plus européenne depuis belle lurette. C'est pourquoi Mutti Merkel allonge sans cesse la liste des demandes et conditions, en exigeant bien sûr que le texte soit d'abord approuvé par le Parlement grec avant de passer devant le sien (et quelques autres).
Pour la France, est-ce honorable de participer à ce simulacre ?
Mais de cela, l'éditorial de Nicolas Barré ne parle pas ce matin. Par contre, on y lit :
« Depuis le début, le gouvernement Tsipras (...) négocie avec une grenade dégoupillée à la main (...). » ;
« Ne fait-il [Tsipras] que gagner du temps ou est-il sincère ? on ne peut en vouloir à ses partenaires, eux qui essuient les insultes de ses ministres (...) »
Passons sur les expressions guerrières employées par le publiciste (des études en psychologie ont montré l'effet positif des dites expressions pour la mémorisation du récit chez les lecteurs), pour nous interroger sur l'exercice de son métier : il affirme que des négociateurs grecs ont insulté des ministres européens. Qui ? Quoi ? A qui ? Quand ? Nicolas Barré ne l'écrit pas. C'est pourtant le b.a.ba du journalisme.
Force est de constater que monsieur Nicolas Barré fait de la propagande au bazooka, du journalisme à la Goebbels. Nicolas Barré est un ordurier des Echos.
Alexandre Anizy