L'illusion de Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon dit qu'il a évolué depuis 2012, mais la lecture de ses collaborateurs l'infirme.
Le point crucial d'une autre politique économique, c'est poser la sortie de l'euro comme pierre angulaire du programme de transformation. Force est de constater que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans ne le font toujours pas, puisqu'ils persistent à croire que la France étant incontournable dans l'Union allemande (i.e. l'Union Européenne), sa demande de renégociation des traités sera acceptée, etc. C'est pourquoi Eric Coquerel dit :
« Avec le "Brexit", les Anglais font exactement ce que nous pourrions faire pour des raisons inverses : imposer un rapport de forces. Eux veulent plus de libéralisme, et nous, c'est au nom d'une vision opposée à l'austérité, au néolibéralisme. La méthode est intéressante. »
Comme il s'agit de l'avenir de la France et du bien-être de sa population, nous aimerions voir Mr Coquerel traiter la question autrement que par l'appréciation d'une méthode.
Et l'économiste Jacques Généreux de compléter l'analyse mélenchonnesque :
« Le "Brexit" est une bonne stratégie pour obtenir des concessions économiques. C'est ce que la France aurait dû faire et c'est ce qu'elle ferait avec nous pour renégocier les traités ».
Obtenir des concessions du maître allemand, c'est la pierre angulaire du programme de Mélenchon, alors qu'il faudrait le bâtir en ne comptant que sur ses propres forces autonomes.
Plus grave, ces deux affirmations de Mr Généreux :
« L'UE ne peut pas exister sans la France et la BCE ne pourrait pas imposer un blocus monétaire à la France. Soyons sérieux ! »
D'une part, sans la France l'Union allemande s'appellerait autrement - nous sommes d'accord sur ce point -, et l'hypothèse a déjà été étudiée ; d'autre part la BCE, aux mains des néoconservateurs et du bankster Mario Draghi, ne manquerait pas de contrecarrer les mesures financières d'un pays négociateur pusillanime. Soyez sérieux Mr Généreux !
Jean-Luc Mélenchon poursuit comme d'autres son rêve de conquête élyséenne en misant sur la compréhension et la générosité des partenaires de la France, comme les falots Tsipras et Varoufakis avaient parié sur l'intelligence économique des créanciers de la Grèce...
http://www.alexandreanizy.com/article-la-grece-dirigee-par-des-falots-tsipras-et-varoufakis-125559005.html
Le coup de dés de Mélenchon n'abolirait pas la logique en œuvre.
Alexandre Anizy