Rêve frontalier de Michel Foucher
Quand le diplomate chevronné Michel Foucher est abruti par les vieilles chimères eurofédéralistes.
Il faut s'étonner du titre de l'opuscule que vient de publier Michel Foucher, à savoir Le retour des frontières (CNRS éditions, mai 2016, 56 pages, 5 €), quand on y lit dans le premier chapitre qu'elles n'ont jamais disparues, notamment dans la version "mur" comme en Corée, Chypre, Israël.
Dans le chapitre suivant, l'auteur rappelle que l'empire américain a décidé en 2003 de redessiner le Moyen-Orient, avec l'Irak devant être "décentralisé à l'extrême" (position exprimée dès 2006 par le vice-président Joe Biden et réaffirmée en 2016) comme ils l'ont voulu et réalisé en Bosnie avec l'accord de Dayton, ainsi que de reconfigurer le continent européen, avec notamment la volonté d'arrimer l'Ukraine à l'Europe occidentale via l'OTAN et l'UE au mépris de l'histoire russe et des réalités économiques et sociales de ce pays.
Dans le dernier chapitre, Michel Foucher regrette que des contrôles frontaliers internes à l'espace européen aient été réintroduit en 2015 à Vintimille (frontière franco-italienne), puisqu'il prône quant à lui « la construction d'une citoyenneté européenne, d'un sentiment d'appartenance politique à une fédération stato-nationale ». Vaste programme flou.
Qui donc ira mourir pour l'Ukraine, par exemple, ce pays sous la férule de crapules comme Piotr Porochenko, Ioulia Timochenko, etc., aujourd'hui sous la coupe yankee, hier sous celle des Russes, quant à demain ? En tout cas, l'histoire nous enseigne que ce ne sont jamais des nantis ou des intellectuels comme Michel Foucher qui risquent leurs peaux dans ce genre d'aventure.
Alexandre Anizy