L'usine de Jean-Pierre Levaray
Pour ceux qui ne connaissent pas l'usine...
Pour ceux qui ne connaissent pas l'usine, ceux qui n'ont lu ni Putain d'usine, ni le mensuel CQFD, les éditions Libertalia ont eu la bonne idée de regrouper les chroniques de Jean-Pierre Levaray dans Je vous écris de l'usine (janvier 2016, 368 pages, 15 €). A picorer ou avaler d'un coup, c'est selon votre manière ou votre temps disponible.
L'auteur ouvrier raconte le quotidien de son usine : les accidents (évités ou pas), les grèves, les plans de restructuration... les petits riens qui soudent le personnel, les moments fragiles ou drôles, comme L'internationaaaaaale (p.55), etc.
Echantillon du style sobre :
« Bernard était "ouvrier de fabrication", c'est à dire qu'il bossait dans un atelier où on fabriquait de l'acide phosphorique. Un acide bien décapant qu'on utilisait jusqu'à récemment dans la fabrication des engrais (mais aussi de certains produits alimentaires). Quand il est arrivé là, l'atelier semblait moderne par rapport à ces vieux ateliers d'engrais qui ressemblaient à Cayenne et où on ne faisait pas de vieux os. Seulement, travailler dans les poussières de gypse et de phosphate et dans les vapeurs d'acide, ça lui a dézingué les poumons à Bernard. » (p.155)
Pour ceux qui se sont plongés dans l'univers paysan de Marie-Hélène Lafon,
http://www.alexandreanizy.com/article-lire-et-promouvoir-le-joseph-de-marie-helene-lafon-124741797.html
et encore
http://www.alexandreanizy.com/article-l-annonce-d-un-pays-par-marie-helene-lafon-124930069.html
un passage par l'établi de Levaray ne manquera pas d'intérêt.
Alexandre Anizy