Arturo Perez-Reverte est moderne
Deux hommes de bien en valent un.
Cela faisait longtemps que nous n'avions pas ouvert un livre d'Arturo Perez-Reverte, et à force de voir la couverture dans quelques boutiques culturelles, il vint un moment où l'envie de savoir de quoi il en retournait nous brûla les doigts : Deux hommes de bien (Seuil, 2017, en livrel) finit dans notre liseuse.
Avant d'embrasser la carrière d'écrivain, Arturo Perez-Reverte faisait le reporteur sur les théâtres des opérations : l'odeur du sang lui est passée pour son plus grand bien, et celui de ses lecteurs. Mais il n'est pas sûr qu'il ait changé puisqu'après tout "L'écriture est une secrète guerre intérieure" comme pourrait dire Enrique Vila Matas (ce romancier ratiocinant parfois plus que de raison), ajoutant qu'elle a tout de même "le mérite de ne pas vous mettre dans la lunette d'un tireur à la ligne de front", parce qu'il a de l'esprit.
Dans son enfance, Perez-Reverte a dû lire des romans de cape et d'épée, comme Jean-Sol Partre, ce qui expliquerait son penchant chevaleresque ; plus tard, son parcours professionnel le ramena à une vision humaine des conflits absurdes qui n'ont rien de glorieux. Aujourd'hui son monde privilégie la tempérance appropriée (Cf. son commentaire sur le terrorisme) : Deux hommes de bien lui donne l'occasion de l'exposer dans le cadre de la pré-Révolution française.
Du coup, avec notamment le personnage de Bringas, son livre est furieusement d'actualité.
Alexandre Anizy