Lamartine plus frais que Beigbeder le clou !
Que vaut la production proséeuse de Beigbeder face à Geneviève ou l'histoire d'une servante de Lamartine ? Que dalle ! Alors il est scandaleux que l'oeuvre ne soit plus disponible en librairie.
Si d'aucuns affirment que Lamartine a inventé le roman du peuple avant l'idole nationale Victor Hugo, puisqu'en effet la publication de Geneviève (1851) est antérieure au chef d'oeuvre du Commandeur des lettres françaises ( Les misérables, 1862), nous souhaitons apporter notre modeste contribution à la nécessaire et juste réévaluation du romancier Lamartine, et cela devrait commencer par une réédition bon marché de ces textes.
« Dans ces conversations la pauvre fille ne me parlait jamais d'elle. Elle paraissait s'inquiéter bien plus de ce que deviendraient le chien, les oiseaux, les meubles, les plantes, que de ce qu'elle deviendrait elle-même. Peut-être pensait-elle que le nouveau curé la prendrait à son service, comme le sonneur ou l'enfant de choeur de Jocelyn, ou que quelqu'une des familles du village la recueillerait pour être sarcleuse, et lui donnerait le pain et l'asile gratuits dans l'étable des vaches ou des moutons. » ( Geneviève, éditions R. Simon, p.29)
« Mais au moment où je délibérais avec moi-même et où je me levais déjà de la litière pour fuir, j'entendis des pas de sabots qui descendaient, les uns lourds, les autres légers, l'escalier extérieur de la maison. La porte de l'étable s'ouvrit, et deux femmes y entrèrent en causant ensemble. » (idem, p.169)
Diantre ! qui peut ne pas succomber au charme lamartinien ?
Alexandre Anizy