On peut égratigner un auteur sans pour autant renoncer à le lire : c'est le cas de Louise Erdrich.
En 2012, l'écrivaine Louise Erdrich publiait The round house, qui sortit chez nous l'année suivante sous un titre mystérieux Dans le silence du vent (Albin Michel, disponible en livrel). En le relisant aujourd'hui, nous constatons l'importance de l'incipit : « Des petits arbres avaient attaqué les fondations de notre maison. » (p.4/309). Ici, chaque mot a son importance, comme chaque lieu. « J'ai pris l'ouvrage de droit que mon père appelait La Bible. Le Manuel de droit fédéral indien de Felix S. Cohen. Mon père l'avait reçu des mains de son père ; la reliure rouille était éraflée, le long dos craquelé, et chacune des pages comportait des commentaires manuscrits. Je tentais de me familiariser avec la langue désuète et les perpétuelles notes de bas de page. Mon père, ou mon grand-père, avait mis un point d'exclamation p.38, à côté de l'affaire en italiques qui m'avait naturellement intéressé, moi aussi : Etats-Unis contre 43 gallons de whisky. » (p.5/309)
Cette fois-ci, contrairement à son livre LaRose,
http://www.alexandreanizy.com/2018/06/l-epine-de-louise-erdrich.html
elle ne s'égare pas, reste dans son sujet jusqu'au bout, nous donnant ainsi un état de la situation de sa communauté indienne.
Dans le silence du vent, c'est un roman captivant de Louise Erdrich.
Alexandre Anizy