En cage avec Lilja Sigurdardottir
Rien n'oblige à tourner les pages du énième polar islandais, mais la bougresse a du métier.
De par son job d'organisatrice du festival Iceland Noir, Lilja Sigurdardottir est au coeur de la distribution à Reykjavik, mais aussi de la production. Nous ne sommes donc pas surpris de la voir rafler les prix, d'autant plus qu'elle ne démérite pas intrinsèquement. La cage (éditions Métailié, 2019), tome 3 de sa trilogie, en est un bon exemple : une intrigue ficelée et rythmée, des personnages bien définis, des faits probants... seule l'écriture est faiblarde. Deux échantillons :
« La porte se referma avec un bruit sec derrière Agla. Les cellules de la nouvelle prison de Holmsheidi étaient insonorisées ; le soir venu, il régnait un silence complet dans l'aile des femmes. » (incipit) ;
« Anton était à vrai dire soulagé qu'Oddur ne se souvienne pas de lui, car deux ans auparavant, il n'était qu'un loser maigre et boutonneux. Pas vraiment le genre de businessman qu'il souhaitait laisser paraître à cet instant. » (p.148/339)
Drogue, fric, sexe tendance, tous les ingrédients utiles pour pimenter un récit sans éclat : La cage est un produit formaté correct.
Alexandre Anizy