Octroi d'une AMV pour le professeur Gilles Pialoux

Publié le par Alexandre Anizy

            Par le virus qui court, le masque de "scientifique responsable" de Gilles Pialoux s'est dégradé hier matin.

 

 

            Gilles Pialoux fait partie des experts dont raffolent les animateurs de plateaux (télévision et radio), de ceux qui dénigrent le travail et la communication du professeur Didier Raoult. Exemple ? Dans l'imMonde du 14 septembre 2020 (repris sur le blog du docteur Jean-Yves Nau), Pialoux cogne dur : « Les carences méthodologiques des essais de l’équipe de l’lnstitut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille ont été largement décriées, tout comme leur communication outrancière via YouTube ou dans des revues autopromotionnelles. Mais au-delà, le cadre éthique pose un réel problème, comme l’a révélé Libération 1. J’ai pu confirmer, en consultant des rapports des comités de protection des personnes (CPP), que l’IHU semble effectivement s’être assis sur les règles gérant les recherches cliniques sur l’homme.»

            Jeudi 10 décembre, chez Jean-Jacques Bourdin¹, Gilles Pialoux attaquait "le scepticisme" du professeur Eric Caumes à l'égard des vaccins Covid-19, en l'état actuel des connaissances scientifiques sur ces produits.

            Rappelons ici que le processus normal pour arriver à la mise sur le marché d'un vaccin est de 12 ans en moyenne², à savoir :

* études précliniques (laboratoire et tests sur animal) ;

* études cliniques

  • phase 1 (innocuité : 1 à 2 ans)
  • phase 2A (immunogénicité et dosage : 1 à 2 ans)
  • phase 2B (validation de principe : 2 à 5 ans)
  • phase 3 (efficacité et bénéfices/risques : 3 à 5 ans)

* commercialisation du vaccin : le produit est en pharmacovigilance (dite phase 4).

Pour la Covid-19, une procédure accélérée a été mise en place : les laboratoires fournissent quasiment en temps réel les résultats des tests et essais des différentes phases à l'Agence Européenne du Médicament (AEM). C'est ainsi que l'on passe de 12 ans à moins de 2 ans.

            N'ayant pas toutes les informations lui permettant de savoir si les "règles de l'art" ont été respectées dans toutes les phases 1 à 3, le professeur Eric Caumes refuse cette semaine de valider les produits. C'est tout à son honneur, et nous saluons ici sa rigueur scientifique puisque nous avons mis un bémol sur sa rigueur intellectuelle au printemps dernier (lire ici ).

            Venons-en aux incohérences de Gilles Pialoux :

  • il émet des réserves sur les recherches de l'IHU au nom des règles de l'art, mais il n'apprécie pas qu'Eric Caumes doute des produits en l'absence d'informations complètes sur le respect des règles de l'art... pas sérieux ce 2 poids, 2 mesures...
  • il invite chez Bourdin les Français à passer Noël avec la vieille Anglaise qui la première a été vaccinée Covid-19, "parce qu'elle est vaccinée" dit-il, donnant ainsi quitus aux fabricants : ce n'est ni scientifique (on ne sait toujours pas si ces vaccins empêchent la transmission du virus), ni responsable.

 

            En effet, en matière de responsabilités, les fabricants de ces vaccins sont beaucoup plus prudents que monsieur Pialoux. N'ont-ils pas obtenu la quasi irresponsabilité juridique quant aux éventuels dommages ultérieurs causés par leurs produits ? C'est en tout cas ce qu'il faut retenir de la réponse du ministre Olivier Véran³ à la question d'une clause d'impunité attachée aux contrats de vente : « Ni oui, ni non. » Pour résumer la réponse du ministre Véran (bigrement calibrée politiquement), si la clause d'impunité n'apparaît pas dans les contrats, un ensemble d'éléments juridiques liés notamment à la notion de vice caché y figure... Il faut alors comprendre qu'il sera difficile à un Etat de poursuivre en justice un laboratoire si des dommages futurs apparaissent, parce que juridiquement les chances de gagner sont quasi nulles (d'où le subtil "ni oui, ni non" du politicard Véran).  

 

            Dans l'imMonde cité sur le blog du docteur Jean-Yves Nau, Gilles Pialoux ajoutait plus loin : « On devrait pouvoir laisser l’incertitude exister sans se sentir obligé de donner une opinion.» Eh bien ! nous octroyons bien volontiers à monsieur Pialoux une AMV (autorisation de mise en veilleuse), mais saura-t-il en profiter ?  

 

 

Alexandre Anizy

 

 

¹ : Bourdin direct, sur BFMtv, 10 septembre 2020.

² : Crips-IdF, avril 2016.

³ : émission de David Pujadas sur LCI, 8 décembre 2020.

 

Publié dans Notes générales

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