La ballade pour Aurian
La ballade pour Aurian
Comme une réminiscence d’un grand mangaka.
Dans l’enfance, autant que je me souvienne,
Il courait, fonçait, et sans crier gare,
Au milieu de la foule parisienne,
Escaladait le piton des Cathares
Et dévalait les couloirs savoyards,
Crawlait plaisamment dans le grand bassin
Tout en respectant la règle standard :
Maintenir son cap, choyer le chemin.
En héritage de sa jeune mère,
La patience nimbait ses constructions
De mystère dans le salon du père,
Qui coiffait ses travaux de discrétion,
Arpenteur quêtant la belle expression
Comme Issa invente son tableautin
(Grenouille sur nuphar en production) :
Maintenir son cap, choyer le chemin.
C’est plus tard qu’il trouva sa vocation
En mettant de côté les fantaisies :
Destinée simple et sans ostentation.
Comme celle d’un zazou apprenti
Qui, après avoir bien croqué les nuits,
A planché en hiver sur ses dessins
Pour que s’épanouisse le génie :
Maintenir son cap, choyer le chemin.
Quel que soit le but, quels que soient les gestes,
Pour la Vie heureuse dans un écrin,
Le secret est l’Harmonie manifeste :
Maintenir son cap, choyer le chemin.
Alexandre Anizy
(Extrait du recueil matriciel UNITERRIEN à paraître)