L'Europe (UE), c'est la guerre !
Dénier les faits augure l’aggravation du désordre.
A partir de 1988, le francisquain Mitterrand, en mal de projet politique, fourgue aux Français l’Idée d’un futur paradis : l’Europe de la Paix.
En 1989, son affaire commence bien : chute du mur de Berlin, effondrement de l’URSS.
A ce moment-là, lorsque l’URSS se désagrège, les Américains promettent à Gorbatchev que l’OTAN ne bougera pas les lignes¹, ne s’étendra pas vers l’Est².
En 1991, la poussée débute avec la guerre en Yougoslavie (lire ici )³.
En 1999 (bien avant bien sûr) au Kosovo, Etats-Unis et Allemagne achèvent la Yougoslavie (lire ici )⁴.
En 2008, la France et l’Allemagne bloquait l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine…
Mais en 2013, l’UE l’inscrit entre les lignes de l’accord d’association et de libre échange.
En 2014, la révolution de Maïdan oblige le président ukrainien démocratiquement élu à se démettre (lire ici ).
En 2022, la Russie envahit l’Ukraine.
Dès lors, l’OTAN soi-disant en mort cérébrale solidifie hélas la saine réaction économique des pays européens ; l’UE se fait marchand d’armes ; l’Allemagne décide d’un effort budgétaire de 100 Milliards pour lancer immédiatement ce qu’il faut bien appeler une militarisation.
En fait de paix, l’UE nous a mené à la guerre.
Force est de constater que le Drang nach Osten de l’OTAN a conduit à cette situation pire que celle de la guerre froide¹, puisqu’en ce temps-là il y avait des traités entre les 2 blocs. La sagesse des vieux diplomates comme Federovski ou Hubert Védrine⁵ prévaudra-t-elle dans un inordinatio americana ? Rien n’est moins sûr.
Dans les années 1990, les Etats-Unis ont commis 2 fautes stratégiques :
- En Europe, débuter la marche vers l’Est ;
- Accepter l’entrée de la Chine dans l’OMC.
Le monde va en payer le prix fort maintenant.
Alexandre Anizy
(¹) Vladimir Federovski (témoin physique), sur BFMtv (mardi 1 mars 2022, entretien de 8h30).
(²) Renaud Girard, Figaro du 15 février 2022 : « Est-il vrai que les Occidentaux ont, après la décision de Moscou de retirer ses troupes d’Allemagne de l’Est, pris des engagements devant Gorbatchev de ne pas étendre l’Otan vers l’est ? D’après le témoignage de Jack Matlock, le dernier ambassadeur américain en URSS, c’est vrai. ».
(³) Lire aussi Georges Valance, La revanche de l’Allemagne (Perrin, 1999).
(⁴) Jürgen Elsässer, La République Fédérale Allemande (RFA) dans la guerre au Kosovo (L'Harmattan, octobre 2002).
(⁵) Si la position de Védrine a lucidement bougé sur cette question, ce n’est pas le cas sur le reste du dossier UE (lire ici ). [En Avoriaz, il y a quelques années, lors d’un échange devant la boutique de presse, Védrine nous cataloguait chevènementiste ; à quoi serons-nous réduit aujourd’hui ?]