Boire aux sources de Marie-Hélène Lafon
Si la moisson n’est pas abondante, la qualité du grain est toujours excellente.
Terminant la lecture du nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, Les sources (Buchet-Chastel, 2023), qui creuse encore le sillon de son enfance, exprimant cette fois-ci avec délicatesse et sans scène racoleuse les secrètes violences dégueulasses, nous ne pouvons que renouveler nos estimations précédentes (lire ici et ici ).
MHL est une grande écrivaine, contrairement au milliardaire propagandiste. Ecoutez le final :
« Claire s’adosse au tronc de l’érable. Elle écoute la Santoire. Elle a posé sa main droite ouverte sur le lichen roux de la façade, elle va partir, elle se souviendra de tout. Elle ne ferme pas les yeux, la lumière est douce. »
Nous le disons d’autant plus que son phrasé ne nous enthousiasme pas outre mesure. Le style colle à la terre et aux personnages qui l’habitent, mais c’est justement là l’immense talent de l’autrice.
Alexandre Anizy