Emotion de Nakahara Chûya

Publié le par Alexandre Anizy

Emotion d’un soir de printemps

 

Cesse la pluie, souffle le vent.

 Les nuages passent, cachent la lune.

Messieurs dames, ce soir est un soir de printemps.

 Très tiède, souffle le vent.

 

Je ne sais quel profond soupir,

 Je ne sais quelle lointaine vision,

S’éveille, et pourtant insaisissable.

 A quiconque, indicible.

 

C’est une chose à quiconque

 Indicible, et pourtant, justement,

N’est-ce pas ce qu’on dit être la vie ?

 Et pourtant, inexplicable…

 

Ainsi, les hommes, seul à seul,

 Sentent avec leur cœur, et s’ils se regardent,

Se sourient gentiment, mais c’est tout.

 Et ainsi donc, s’en va leur vie !

 

Cesse la pluie, souffle le vent.

 Les nuages passent, cachent la lune.

Messieurs dames, ce soir, est un soir de printemps.

 Très tiède, souffle le vent.

 

Nakahara Chûya

(Poèmes, traduction de Yves-Marie Allioux, éditions Philippe Picquier, poche, 2018)

Publié dans Notes culturelles

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