La gemme d'Ali Cobby Eckermann

Publié le par Alexandre Anizy

            Vient le temps du renouveau poétique : l’exemple Eckermann.

 

            Il nous semble que partout dans le monde les lecteurs sont lassés des romans sortis des fabriques d’écriture, des pleurnicheries autofictionnelles, des choses écrites sans âme ni souffle. Ah ! La chaîne, forcément. Ils peuvent alors se tourner vers la poésie, si elle ose déborder du formalisme qui la cadenasse depuis si longtemps.

            Ruby moonlight d’Ali Cobby Eckermann (éditions Au vent des îles, 1er trimestre 2023, traduction de Mireille Vignol), qui illustre notre propos, est un récit poétique du massacre des aborigènes et d’un amour impossible. En voici deux extraits.

 

Embuscade

 

crac

crac

crac

crânes

corps

cœurs

clan massacré

mourants

mourants

morts

 

En quelques mots qui claquent, cognent, saignent, on y baigne…

 

Tempo

 

lever de soleil

passent les jours

coucher de soleil

 

les feuilles se transforment

passent les semaines

les étoiles se décalent

 

le soleil s’adoucit

passent les mois

l’air se rafraîchit

 

     l’hiver revient

 

Ali Cobby Eckermann

Ruby moonlight. Un roman sur l’impact de la colonisation en Australie du Sud dans les années 1880.  

 

Publié dans Notes culturelles

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