De quoi Lucie Castets est-elle le parangon ?

Publié le par Alexandre Anizy

Sortie du chapeau pour le poste de Premier Ministre lors de la conciliation du Nouveau Front Populaire à la fin du mois de juillet, les Français sont en droit d’en savoir plus sur ce perdreau politique.


    Mme Lucie Castets est née à Caen il y a 37 ans. Après son baccalauréat en 2005, elle entre à l’IEP Paris pour des études en affaires publiques (1) : elle fera son stage de 3ème année de BA au Consulat de France à Shangaï ; puis son Double Master en Politiques Publiques de Sciences Po (1 an) et London School of Economics (1 an).
N.B. : se prétendre économiste avec çà, c’est faire injure aux étudiants qui plongent dans le cursus d’économie de 5 ans.  
Mme Castets enchaîne avec l’ENA (2012-2013), débute dans la vie active en janvier 2014 (Direction du Trésor), entre à la Mairie de Paris en septembre 2020 où elle ne devient Directrice des Finances et des Achats (2) qu’en octobre 2023 seulement : c’est dire que Mme Castets n’a fait que suivre un parcours ordinaire de haut fonctionnaire…

    Enacrate depuis 2014, Mme Castets appartient à ce que l’économiste Pierre-Yves Gomez appelle la technocratie spéculative, dont l’ordre hiérarchique se décompose en 3 niveaux : l’élite, les paramétreurs, les bureaucrates. Font partie de l’élite « ceux qui, dans l’administration publique, contribuent à la financiarisation : les très hauts fonctionnaires des finances en particulier, qui orientent la politique fiscale, l’engagement ou le désengagement de l’Etat ou les normes juridiques et comptables. » (3) N’étant pas de ce niveau, Mme Castets est donc une paramétreuse. La technocratie spéculative forme un tout cohérent, même si « à l’évidence, il existe peu de mobilité verticale entre les niveaux de la technocratie car les compétences, les formations et les réseaux d’appartenance et de pouvoir sont spécifiques. (…) Tous se tiennent donc. » (4) Ainsi depuis 2014, en tant que débutante, Mme Castets participe à la gestion du capitalisme spéculatif, dont voici une analyse partielle : « Le casino spéculatif est rempli de joueurs qui misent l’argent des autres, récupèrent une petite part des gains mais pas les pertes. » (5) Un exemple ? Après la crise financière de 2008, le président Sarkozy de Nagy Bocsa sauva le système bancaire pour un coût de 600 milliards d’euros (l’augmentation de la dette publique)… une dette que la masse des Français, pas l’oligarchie bien sûr, paiera d’une manière ou d’une autre.   

    Dès Sciences Po, l’ambitieuse Lucie Castets entre dans la compétition des technocrates en étant aux gages d’un parti de gouvernement (le Parti Socialiste), car pour vite grimper dans la hiérarchie technocratique, il faut être visible. La communication est donc indispensable. Pour cela, quoi de mieux aussi qu’un Collectif et un Observatoire national de l’extrême-droite dont les travaux sont minces et les résultats insignifiants ? Mais l’essentiel est ailleurs : réseau et présence médiatique sont les deux mamelles de la conquête du pouvoir.  Voilà pourquoi le nom de Lucie Castets est sorti du chapeau à la fin de juillet.
    Etre un perdreau politique non crédible ne gêne pas l’ambitieuse énarque, qui personnellement ne vise que le niveau supérieur de la technocratie spéculative. Le sort des Français lui importe peu.  
Notons le premier couac de son lancement : se prétendre non encartée quand on le fut de 2008 à 2011 au PS (6), qui plus est candidate aux élections régionales de 2015 en Normandie (7), n’est-ce pas être adepte de la post-vérité ?
Notons le deuxième couac : dans un portrait publié hier (8), en page pouvoirs, Dame Castets nous dit que « personne n’a jamais été haut fonctionnaire dans ma famille »… mais quelle famille peut payer les frais de scolarité et de séjour de l’IEP Paris, sans parler de ceux de l’année à la London School of Economics ? Pas les gens de peu en tout cas.  


Pour résumer le personnage Lucie Castets, imitons un philosophe.  
- Qui est Lucie Castets ?
- Une bourgeoise ambitieuse.
- Qu’a-t-elle créé ?
- Rien.
- Que veut-elle ?
- Le pouvoir, tout de suite, comme le bankster Macron en 2017.

(On connaît son bilan : 1.000 milliards d'euros de dette publique supplémentaire et la mouscaille)


Alexandre Anizy

 

(1) Fiche Wikipedia et fiche 75secondes du 23 juillet 2024.   
 (2) Le canard enchaîné du 31 juillet 2024.
 (3 Pierre-Yves Gomez, L’esprit malin du capitalisme, édition poche Litos, octobre 2022, page 55. Un essai intelligent à la portée de tous les esprits curieux.
 (4) Idem, page 59.
 (5) Idem, page 76.
  (6) imMonde du 25 juillet 2024
 (7) La Nouvelle République du 24 juillet 2024
 (8) Paris-Match du 8 août 2024.

Publié dans Notes politiques, Portraits

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