Pour nos enfants, notre vraie responsabilité consiste à leur transmettre une planète si possible en meilleur état qu’elle ne l’est aujourd’hui. Si nous laissons les choses suivre leur pente naturelle, la Terre crèvera plus vite que tous les modèles mathématiques ne le prédisent. Pour notre part, nous laissons la grandiloquence aux politiciens et aux zozos de l’écologie politique. Etre pragmatique et se contraindre peu à peu à des choix quotidiens : la voiture dotée d’un moteur à air comprimé nous paraît un bon exemple.
D’abord, nous dressons un rapide panorama des alternatives aux moteurs classiques actuels.
L’hybride : coupler un moteur électrique à un moteur classique est un choix technique rationnel et peu risqué d’un point de vue financier. Force est de constater que TOYOTA a mis vraiment des moyens sur ce projet et en est récompensé, puisqu’il lui a permis de détrôner le n° 1 mondial GM. Mais ce n’est qu’une solution d’attente.
L’électrique : les progrès techniques sont trop lents, en partie parce que la production de masse ne démarre pas. Le Groupe BOLLORé s’y attelle d’une manière exclusive, montrant une nouvelle fois le sens de l’initiative et l’audace de son dirigeant : parce que Vincent BOLLORé est un entrepreneur à préférence financière, nous ne devons pas compter sur son Groupe pour bousculer le secteur automobile. Mais nous devons pousser les décideurs à favoriser le développement de cette technique par tous les moyens. Cependant, si cette technique aboutit à une hausse de la production nucléaire, elle doit être écartée, parce que le nucléaire est une énergie du passé :
- elle coûte très cher ;
- le problème des déchets n’est pas résolu ;
- entre 2025 et 2035, il y aura un déficit d’uranium ;
- le nucléaire nécessite une centralisation technique, gérée par une élite au sommet : cette organisation est à l’opposé du modèle du XXIème siècle.
L’hydrogène : le bilan global de cette énergie n’est pas aussi écologiquement profitable qu’on le pense, d’après certaines études. Pour notre part, parce que nous connaissons un peu le milieu de la Santé, nous nous méfions de ces rapports issus d’officines soi-disant indépendantes ou de ces experts dont les recherches sont financées par des sociétés intéressées par l’avis d’une sommité scientifique. Il faut privilégier cette énergie, à condition de se battre à tous les stades de la filière pour obtenir un vrai profit écologique :
- parce qu’elle permettrait a priori de ne pas augmenter le poids déjà important de l’énergie nucléaire ;
- parce que cette énergie est stockable.
L’air comprimé : Guy NèGRE, un ingénieur français, ancien motoriste de voitures de courses, lutte pour imposer le « véhicule pollution zéro » grâce au moteur à air comprimé. Au stade actuel, sa voiture de la taille d’une Smart peut atteindre 110 Km/h avec une autonomie d’environ 200 Km. Le moteur, proche du moteur à explosion, utilise l’air comprimé fourni par des bonbonnes (sous le châssis) qu’on recharge au moyen d’un compresseur embarqué, en se branchant tout simplement sur une prise de courant domestique pour faire le plein à un coût d’environ 2 € ! C’est en somme une voiture électrique sans le problème des batteries (leur poids, leur recyclage, …). A la sortie du moteur, l’air non pollué sort à une température comprise entre 0°C et (30)°C, de quoi climatiser le véhicule sans consommer de l’énergie.
Il faut promouvoir cette technique révolutionnaire par tous les moyens.
Si nous faisons un état très rapide du secteur automobile, nous constatons que TOYOTA gagne inexorablement des parts de marché, en particulier grâce à son pari « hybride ». Sans être un expert du secteur, nous savons que les Allemands travaillent beaucoup sur ces questions (par exemple, le Q7 hybride doit sortir en 2008), et nous parions déjà qu’ils maintiendront leurs positions, voire qu’ils gagneront aussi des parts de marché.
TOYOTA annonce déjà une voiture hybride – hydrogène pour 2012 : le leader veut garder son avance technologique.
Et les Français ? L’alliance RENAULT – NISSAN est dirigée par Carlos GHOSN, un polytechnicien et Mines, et PSA par Christian STREIFF, un Mines : ils peaufinent avec talent le modèle économique du siècle passé.
Tous ces grands ingénieurs sont prisonniers de leur milieu et de son mode de pensée. Nous ne parlerons pas ici de l’influence certaine du secteur pétrolier dans les décisions économiques du monde du transport.
En Inde, ils n’ont pas de pétrole ni de grand acteur du secteur pétrolier. Ceci explique peut-être que le géant de l’automobile indien TATA a étudié sérieusement le projet industriel de voiture à air comprimé du Français Guy NèGRE et qu’il a signé un accord de partenariat avec sa société MDI pour produire et vendre plus de 6.000 véhicules en 2008. Rappelons que c’est en Inde que Carlos GHOSN veut fabriquer sa voiture à 3.000 USD.
Messieurs les spécialistes de RENAULT et PSA, réveillez-vous ! Avant qu’un nouveau MITTAL ne vienne vous croquer dans quelques années.
En matière d’écologie, comme dans toutes les autres d’ailleurs, il convient de ne jamais laisser les experts décider en dernière analyse à la place des citoyens. Par ailleurs, le politicien étant aussi un homo economicus, il privilégie généralement (loi de Pareto) ses intérêts personnels de court terme (voir le comportement des « 20 amis » de BAYROU qui le lâchèrent pour assurer leur réélection) : par conséquent, le citoyen – consommateur doit par ses choix quotidiens œuvrer à sa modeste échelle au changement radical qui s’impose pour l’humanité, sans négliger l’arme puissante du bulletin de vote.
Nous soulignons que l’utopie consiste à croire que l’écologie constitue en soi une base politique.
Alexandre Anizy