Orhan PAMUK n'a pas la grosse tête
Pour commencer, il nous faut avouer que nous n’abordons jamais les écrivains en fonction des prix qu’ils ont obtenus, ce qui ne veut pas dire que nous méprisons les prix ou que nous doutons de leurs critères réels d’appréciation. Orhan PAMUK a reçu le Prix Nobel de littérature en octobre 2006 : cette Académie a vraiment couronné un grand écrivain.
Car dans ce cas de figure, c’est « neige » (Gallimard 2005, 486 pages) qui est préférable. L’histoire du retour d'un poète turc, exilé politique en Allemagne, dans la ville du bout d'Anatolie de Kars où des filles voilées se suicident, où un mini coup d'Etat est réalisé par une fraction de l'armée et surtout le 1er acteur ... ceci permet de dresser un tableau complexe de la Turquie d'aujourd'hui.
C’est le seul livre politique de PAMUK.
L’ambition de Orhan PAMUK est modeste : « (…) ma vision de ma vie : je n’entends pas diriger les consciences ; (…) écrire des histoires. »
« Soyons sérieux : le but de la littérature n’est pas de servir l’humanité. (…) en explorant le plus profond de l’âme humaine, il peut écrire des livres qui, d’une certaine façon, seront peut-être utiles à l’humanité. (…) Servir l’humanité est une conséquence, pas un but. »
« Je suis écrivain, pas commentateur. »
(extraits d’un entretien dans l’Express n° 2913 du 3 mai 2007)