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Orhan PAMUK n'a pas la grosse tête

Publié le par Alexandre Anizy

Pour commencer, il nous faut avouer que nous n’abordons jamais les écrivains en fonction des prix qu’ils ont obtenus, ce qui ne veut pas dire que nous méprisons les prix ou que nous doutons de leurs critères réels d’appréciation. Orhan PAMUK a reçu le Prix Nobel de littérature en octobre 2006 : cette Académie a vraiment couronné un grand écrivain.

Comme nous nous sommes un peu intéressés à l’histoire de la Turquie, un grand pays qu’il convient de ne pas négliger ni insulter, notre attention s’est portée sur cet écrivain contemporain dont on disait le plus grand bien dans la presse spécialisée. Nous avons donc découvert PAMUK en lisant son roman « mon nom est rouge » : un meurtre chez les miniaturistes turques. Un livre excellent que nous ne conseillerons pas pour une première approche de PAMUK.

Car dans ce cas de figure, c’est « neige » (Gallimard 2005, 486 pages) qui est préférable. L’histoire du retour d'un poète turc, exilé politique en Allemagne, dans la ville du bout d'Anatolie de Kars où des filles voilées se suicident, où un mini coup d'Etat est réalisé par une fraction de l'armée et surtout le 1er acteur ... ceci permet de dresser un tableau complexe de la Turquie d'aujourd'hui.

C’est le seul livre politique de PAMUK.

Pourtant, il vit en exil car il a reçu des menaces de mort : « (…) ceux qui me menacent ne lisent pas mes romans ! Ce sont mes propos, lors d’interviews, qui me valent ces agressions, et non mon travail d’écrivain. »
L’ambition de Orhan PAMUK est modeste : « (…) ma vision de ma vie : je n’entends pas diriger les consciences ; (…) écrire des histoires. »
« Soyons sérieux : le but de la littérature n’est pas de servir l’humanité. (…) en explorant le plus profond de l’âme humaine, il peut écrire des livres qui, d’une certaine façon, seront peut-être utiles à l’humanité. (…) Servir l’humanité est une conséquence, pas un but. »
« Je suis écrivain, pas commentateur. »
(extraits d’un entretien dans l’Express n° 2913 du 3 mai 2007)

Ne croyez pas que cet excès de modestie nuise à l’importance de cet homme : Orhan PAMUK est un grand écrivain.

Alexandre Anizy

 

Les BEIGBEDER en promo

Publié le par Alexandre Anizy

D’abord y a l’aîné, lui qui a fait Centrale … et qui veut absolument nous fourguer son courant … POWEO va vous proposer des forfaits alléchants, un peu ou beaucoup, peu importe. Car ce qui compte vraiment, ce sera la suite inéluctable des évènements tarifaires. Partout où les opérateurs privés ont surgi, le même scénario s’est répété : offre promotionnelle pour conquérir la clientèle, puis réajustement des prix en toute légalité puisque ces petits acteurs ne sont principalement que des intermédiaires. Ils achètent leur produit « électricité » sur le marché, i.e. chez les vrais acteurs européens.

Si ces intermédiaires percent comme aux USA, verra-t-on à terme les mêmes coupures d’électricité qu’en Californie ?

Savez-vous que ces coupures américaines, soi-disant dues à un approvisionnement insuffisant des producteurs, étaient en fait pour certaines d’entre elles délibérément organisées en sous-main par ENRON (le scandale ENRON, oui, ce sont les mêmes !) ? Le but était bien entendu de faire grimper le cours sur le « marché libre ».

En Europe, comme vous le savez, nous avons un brillant Commissaire européen à la Concurrence, Nelly KROES : comme elle est au parfum des affaires (voir son « portrait » dans les archives du blog), le consommateur ne doit plus s’inquiéter, parce que nous allons vivre « la concurrence pure et parfaite » des archéo-libéraux. Charles BEIGBEDER en est : il fait même son beurre avec la déréglementation pilotée par Bruxelles dans le cadre du marché unique du social-traître Jacques DELORS.

Puis y a Frédéric, qui se fout du monde entier … Il crache dans la soupe pour 99 francs, se colle à des jeunettes pour entretenir sa cote, bâcle des articles dans la presse de caniveau, rate sa prise de contrôle d’un magazine télévisuel, et pour finir pond un bouquin sur un milieu qu’il connaît bien, mais qu’il situe en Russie pour donner un peu de sérieux à ce roman rafistolé.

Olivia de LAMBERTERIE, d’ordinaire inspirée, nous a dit dans Télématin d’hier que le style de Frédéric BEIGBEDER sauve son entreprise (résumé de sa chronique) : c’est donc une question de goût.   

 
Quoi qu’il en soit, nous sommes pris sous le feu promotionnel de la famille BEIGBEDER.

Le père était chasseur de têtes : on a maintenant les raseurs.

Alexandre Anizy

L'envol de la Chine

Publié le par Alexandre Anizy

La Chine est redevenu le grand pays qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Il doit cette résurrection à la reprise de ses valeurs ancestrales. Forte de ses capacités de production et de ses ressources humaines, mais aussi consciente du marché potentiel que le pays représente pour les grands groupes industriels et commerciaux étrangers, l’oligarchie chinoise a réussi l’essor économique intérieur et extérieur.

Il s’agit maintenant de poursuivre la course effrénée en captant rapidement les technologies. Pour cela, tous les leviers possibles sont utilisés.

D’abord, l’implantation d’un industriel étranger en Chine ne peut se faire sans une compensation pour cet accès autorisé : le prix en est souvent un transfert technologique. Les discussions sont longues, tradition oblige, et le succès n’est jamais garanti pour l’étranger.

Lorsque le business semble bien lancé, on peut se retrouver contraint de revenir à la table des négociations : c’est ce qui vient d’arriver aux Allemands (Siemens et ThyssensKrupp) avec l’extension du train à lévitation magnétique (Maglev). Pourquoi ?
La Chine, qui d’ordinaire ne se préoccupe guère des protestations de sa population, a cette fois-ci donné tribune aux futurs riverains qui s’opposent au projet, parce que des radiations émises par le train pourraient présenter un danger pour leur santé. Cette campagne tombe à pic pour le nouveau numéro 1 du Parti à Shanghai après le limogeage pour corruption de son prédécesseur : entreprenant un grand nettoyage à la demande du Parti, il peut ainsi restaurer l’image de l’oligarchie en donnant raison aux consommateurs chinois : que peuvent dire les Occidentaux face à l’utilisation du principe de précaution ?

Pour sauver leur mise, les partenaires étrangers devront d’une manière ou d’une autre céder un avantage : soit un nouveau transfert technologique sur ce projet, soit un accord favorable à la Chine sur un autre projet.

Ensuite, la Chine utilise une partie de ses énormes réserves de change pour investir dans des grandes entreprises étrangères, en particulier américaines. Plus astucieusement, ils viennent de prendre une part importante du fonds d’investissement BLACKSTONE : comme le pense aussi Jacques CALVET, c’est une méthode douce et anonyme de pénétrer au cœur de l’industrie du leader mondial, et pas à pas, ils se rendront incontournables. Leur objectif est toujours le même : maîtriser la chaîne de valeurs d’aval en amont.

Enfin, la Chine qui assure les fins de mois de la maison USA sera tentée d’utiliser l’arme financière contre son débiteur américain. Le déclenchement de la crise monétaire ne sera pas forcément lié à des intérêts strictement économiques.

Alexandre Anizy

Corinne MAIER et le "no kid"

Publié le par Alexandre Anizy

Nous apprécions les écrits de Corinne MAIER : une femme qui vit en Belgique et qui se moque des pièges à cons de mai sur son blog ne peut pas être antipathique.

D’ailleurs son livre « bonjour paresse » (Folio 2005, 5,32 €) nous plut en son temps, parce qu’elle avait su évoquer la comédie des relations humaines dans le monde de l’entreprise : un petit bijou d’humour, sans méchanceté. Son employeur de l’époque ne le trouva pas à son goût : il se couvrit de ridicule en lui cherchant des noises.

Aujourd’hui, Corinne MAIER sort un livre intitulé « no kid, quarante raisons de ne pas avoir d’enfant » (édition Michalon). Dans Libération du 5 juin 2007, elle expliquait ainsi sa démarche : « On baigne dans un tel angélisme : c’est forcément merveilleux d’avoir des enfants et il faut être de bons parents ! ». Elle ajoute : « Depuis 5, 10 ans, on subit un discours dominant et pathos sur la joie de la maternité. »
Elle n’a pas vraiment tort, n’est-ce pas ?

Concernant la maternité, le sens maternel, le rapport mère / nourrisson, etc., nous recommandons la lecture du livre iconoclaste de Eliette ABECASSIS « un heureux événement » (Albin Michel 2005, 220 pages) : ce livre nous a fait l'effet d'une commande, mais c'est bien fichu (on sent quand même le procédé narratif), alerte, drôle. On arrive vite au bout sans déplaisir. Par prudence, nous le déconseillons aux femmes enceintes !

Corinne MAIER, qui est une mère de famille (2 enfants), a pris les précautions d’usage pour ne pas embrigader des jeunes filles dans une voie qu’elles pourraient regretter beaucoup plus tard. En son temps, il nous semble que Simone de BEAUVOIR n’eut pas les mêmes égards avec ses lectrices.

L’engagement des intellectuels, c’est très bien. Mais lorsqu’il porte sur des choses parfois irréversibles (avoir ou ne pas avoir d’enfants ; partir au maquis ; etc.), nous devenons plus circonspects, voire carrément hostiles quand il s’agit par exemple des « va-t-en guerre ».

« Mourir pour des idées … d’accord, mais de mort lente ! » chantait Georges BRASSENS. C’est notre credo.

Alexandre Anizy

Sommet G8 Rostock Pas si autonomes que çà

Publié le par Alexandre Anizy

Le Sommet du G8 se tient du 6 au 8 juin à Rostock, une station balnéaire du nord de l’Allemagne. Les alter mondialistes sont déjà en piste : une grande manifestation était organisée samedi dernier dans la ville. 80.000 participants selon ATTAC, 25.000 selon la police : nous dirons 40.000.

Vous imaginez bien que toutes les polices, services de renseignements, etc., d’Europe et d’Allemagne en particulier collaborent pour surveiller les déplacements des « gens connus des services ». C’est la règle du jeu : gouverner, c’est prévoir, et donc être bien informé.

Dans ces conditions, il nous paraît toujours étonnant que 2.000 personnes selon la police, soit 8 % des manifestants comptés par la même source, habillées pour la plupart en noir avec cagoule assortie, ont pu s’infiltrer, se regrouper au cœur du défilé pour former un carré compact (appelé « bloc noir », « black block », schwarzer block ») au milieu d’une masse bariolée, pour ensuite charger les forces de l’ordre : 150 policiers au tapis, dont 25 grièvement, pour 78 interpellations.

Il faut être naïf pour continuer à appeler « autonomes » des castagneurs qui comme toute nébuleuse politique sont infiltrés par les agents de l’Etat. Ce qui est surprenant, c’est parfois la facilité avec laquelle ces soi-disant autonomes parviennent à se rendre à un rendez-vous, à pénétrer "déguisés" dans une manifestation, à se regrouper en carré compact pour charger les flics.

A cet égard, à la fin des années 70, nous nous souvenons d’une grande manifestation organiser pour sauver la Lorraine en débâcle : la famille WENDEL avait déjà sauvé ses meubles et laissé le sale boulot à l’Etat. C’était à Paris, et place de l’Opéra les autonomes avaient surgi pour casser les vitrines, envoyer quelques projectiles avec des lance-pierres en direction des CRS. Plus tard, on apprit que des flics en civil (jean, baskets, blouson) avaient contribué activement au bordel.

A Rostock comme à Paris autrefois, les autonomes ne le sont pas pour tout le monde.

Alexandre Anizy

Affaire EADS : STRAUSS-KAHN et la justice

Publié le par Alexandre Anizy

« Question : Y a-t-il eu délits d’initiés dans l’affaire EADS ?
Réponse DSK : Mais comment voulez-vous que je vous réponde ? Si nous perdions l’habitude de vouloir rendre la justice à la place de la justice et d’aller plus vite que la justice, nous aurions fait un grand progrès ! » (Aujourd’hui, 3 juin 2007, page 6)

Dominique STRAUSS-KAHN connaît bien EADS : il est un des parents de ce bébé monstrueux. STRAUSS-KAHN est un oligarque bien informé et d’expérience : il nous l’a assez seriné durant sa campagne interne au Parti Socialiste en 2006. STRAUSS-KAHN est un socialiste : il a la carte d’un parti qui porte ce nom.

Malgré tout, STRAUSS-KAHN n’a aucune opinion sur l’enrichissement facile des cadres dirigeants et des actionnaires privés de EADS. Les Rmistes et les smicards, que STRAUSS-KAHN ne fréquente pas là où il réside, apprécieront comment ils doivent comprendre STRAUSS-KAHN lorsqu’il dit qu’il convient d’avoir le sens des responsabilités.

Dans la non réponse de STRAUSS-KAHN, nous sommes éberlués : il semble que le brillant STRAUSS-KAHN confonde « justice » avec « Droit » et « administration judiciaire », ce qui est consternant pour un Licencié en Droit Public.

Il serait temps que le « socialiste » STRAUSS-KAHN se rende compte que personne en France ne croit en la justice (Boulin, Seznec, Outreau, etc.).
Petit conseil à la mode de son ami Alain MINC : puisque vous voulez partir du « réel », monsieur STRAUSS-KAHN, commencez par ce constat.

Alexandre Anizy

KENNEDY John Tool le charme de la conjuration

Publié le par Alexandre Anizy

Suite à notre note d'hier sur Douglas KENNEDY, il nous a semblé urgent de vous recommander ce livre.

Si vous n’avez pas encore lu « la conjuration des imbéciles » de John Tool KENNEDY, changez immédiatement votre programme de lecture pour inclure en 1ère ligne ce CHEF D’ŒUVRE.
Un dessin féroce de l’Amérique,
De l’humour, de l’ironie, du sarcasme, de l’irrespect à chaque page !
(Poche 10/18, 9,30€)

Alexandre Anizy

Post-scriptum :
Nous n’appliquons pas le programme d’un personnage de « la nausée » de Jean-Paul SARTRE. C.Q.F.D. par ce P-s.

KENNEDY Douglas le charme discret de l'Amérique

Publié le par Alexandre Anizy

Comme tout écrivain américain de qualité, Douglas KENNEDY vit en Europe (Londres et un peu de Paris), après un passage à Dublin. Depuis quelques temps, il nous est d’autant plus précieux que c’est un auteur sans éditeur aux USA : nous nous devons de le cajoler, car il le mérite bien de toute façon.

Puisqu' on parlait beaucoup de lui dans les milieux bien informés, nous décidâmes de le découvrir en commençant par son 1er livre, dont le titre est « cul-de-sac » (folio policier n° 421, avril 2006) : c’est une sorte de huis clos dans le bush, mais nous sommes loin de Arthur UPFIELD. De l’originalité et un bon travail.

Avec « les charmes discrets de la vie conjugale » (édition Belfond, septembre 2005, 21€), il a changé de catégorie bien sûr. L’originalité et la construction romanesque minutieuse se sont affirmées : le rythme est juste, la profondeur psychologique des personnages s’est étoffée … et le plaisir de lire est au rendez-vous.

Comme il vient de publier « la femme du Vème », vous pouvez goûter à un de ses précédents livres pour la mise en bouche : vous choisirez la toile de fond en fonction de votre envie du moment.

Alexandre Anizy

Nelly KROES un Commissaire Européen au parfum ds affaires

Publié le par Alexandre Anizy

Si vous ne connaissez pas Madame Nelly KROES, sachez que c’est une Hollandaise qui prend soin de vos intérêts de consommateur européen, puisqu’elle est Commissaire européen en charge de la Concurrence.

Sa désignation par le président portugais de la Commission José Manuel BARROSO a soulevé quelques interrogations et en particulier celle-ci : est-il raisonnable que cet administrateur de grandes multinationales soit en charge de la concurrence sur le marché européen, où il ne manquera pas de croiser ses amis patrons ? « Mais pas du tout, chers députés et citoyens européens, puisque Nelly KROES a promis qu’elle ne s’occuperait pas des dossiers où ses amis sont en cause… Pas d’autre question ? »

Elle est aussi membre du Parti Libéral. Voici ce que pensait Pierre BILGER, qui n’est ni un dangereux populiste ni un altermondialiste irresponsable, des propos tenus par Nelly KROES dans les Echos du 26 janvier 2005 : « On y retrouve, sans surprise et avec regret, la tonalité classique de la vulgate archéo-libérale sans qu'il soit tenu aucun compte des préoccupations de ceux, de plus en plus nombreux en Europe, qui pensent que l' interprétation strictement négative de certaines des règles d'origine de l'Union Européenne, compromet le développement à moyen et long terme de son économie. Limiter systématiquement les aides d'Etat sans se préoccuper de leur utilité ou de leur efficacité, freiner les concentrations par principe, condamner les "champions" industriels nationaux ou européens, seuls à même de maintenir  une concurrence réelle au niveau mondial face aux géants américains hérités de l'histoire, constituent  des indices parmi d'autres de cette idéologie destructrice. » (blog de Pierre BILGER, 27 janvier 2005)

En juin 2006, Nelly KROES est accusé d’avoir des relations d’affaires douteuses avec des promoteurs immobiliers, dont un certain Jan Dirk Paarlberg soupçonné par la justice depuis 2004 d'être lié à un organisation criminelle dirigée par le businessman Willem Holleeder, lui-même accusé d'avoir commandité 20 règlements de comptes, de blanchiments et d’extorsion.

La presse est vraiment médisante et surtout incapable de voir le côté positif des choses : avec des relations aussi qualifiées dans la résolution définitive des affaires, le consommateur européen peut être certain que ses intérêts seront bien défendus. Le business va pouvoir reprendre dans le silence.

Alexandre Anizy

Le Groupe LAGARDèRE sortira indemne et enrichi de EADS

Publié le par Alexandre Anizy

Dans l’affaire EADS, 2 informations importantes ont été révélées hier et avant-hier.

Le Figaro tout d’abord affirme qu’Arnaud LAGARDèRE a produit des éléments et des pièces attestant que le processus de vente des actions EADS a été engagé avec DAIMLER dès septembre 2005 : tout ceci serait consigné dans le procès-verbal de l’audition d’Arnaud LAGARDère par l’AMF. Le processus de vente dans cette société hors norme à bien des égards étant complexe et lourd (il reste quand même à justifier techniquement chaque étape de ce délai (vraiment incompressible ?) de 6 mois puisque la vente a lieu le 4 avril 2006), on peut à ce stade ne voir qu’une coïncidence malheureuse entre la vente réalisée et le calendrier industriel.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Mais le Canard enchaîné apporte ensuite une autre information capitale. Au cours de leur perquisition au siège du Groupe LAGARDèRE, les enquêteurs de l’AMF sont tombés sur un carnet manuscrit du Président du Conseil de Surveillance Raymond LéVY, vieux briscard des grandes sociétés françaises (80 ans). Dans ce carnet, il est reporté une conversation avec un vice-président d’AIRBUS, Olivier ADRIèS, qui détaille devant Raymond LéVY  les difficultés de fabrication de l’A 380 et de mise au point de l’A 350 : par recoupements, les enquêteurs ont la certitude que cette conversation est antérieure au 6 mars 2006.

Ainsi il serait établi que l’information sur les graves problèmes techniques de production circulait bien au sein des dirigeants d’AIRBUS et de EADS. Si le Président du Conseil de Surveillance, qui n’a aucune responsabilité opérationnelle de par sa fonction, est au courant des ennuis, est-il raisonnable de penser que les dirigeants opérationnels de EADS ne l’étaient pas ? De même pour les 2 actionnaires privés ?

Il semble que les faits révélés par les enquêtes mettent en évidence toute la pagaille organisationnelle qui régnait chez ce mastodonte de l’aéronautique nommé EADS, ce qui tendrait in fine à démontrer que les actionnaires privés ne savaient pas, le 4 avril 2006, l’état critique du plan industriel. Pour reprendre ses propres termes, l’incompétence d’Arnaud LAGARDèRE devrait être confirmée sur ce dossier.

 
Comme nous l’avons écrit (note du 11 mai 2007), le Groupe LAGARDèRE a déjà gagné 2 Milliards d’euros le 4 avril 2006. Grâce au plan « Power 8 », on peut estimer que l’action de EADS remontera d’ici 2008-2009 à un niveau tel qu’il permettra au Groupe LAGARDèRE et à DAIMLER de se désengager totalement en réalisant à nouveau une importante plus-value.

Ce désengagement est d’ailleurs conforme au souhait du président SARKOZY de NAGY BOCSA : le pacte d’actionnaire doit être remis en cause, a-t-il dit. Puisque les archéo-libéraux sévissent partout en Europe, par qui sera remplacé l’actionnaire privé LAGARDèRE ? Quel acteur industriel plus précisément, puisque la solution CAISSE DES DEPOTS a quand même ses limites, ne serait-ce que les compétences techniques ?

Pour notre part, nous pronostiquons DASSAULT. Cette famille aussi connaît bien le président SARKOZY de NAGY BOCSA.

Alexandre Anizy

 

 

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