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Heures supplémentaires : le cynisme sarkozyen

Publié le par Alexandre Anizy

Le gimmick du candidat SARKOZY DE NAGY BOCSA était le pouvoir d’achat grâce aux heures supplémentaires : il fallait libérer le travail et tout irait mieux …

Pour cela, il fallait briser le cadre réglementaire des 35 heures : le gouvernement poursuit toujours le chantier de déficelage, sans toucher au dogme officiel qui ne sera bientôt plus qu’une feuille de vigne sur un code du travail mis à nu, pour le plus grand bénéfice des riches amis du Président.

La mayonnaise commençant à prendre (i.e. le nombre d’heures supplémentaires s’élevant), le Premier Ministre François FILLON s’attaque à la deuxième étape du chantier : casser les prix des heures supplémentaires !

En effet, dans le cadre de la réforme du temps de travail, FILLON veut que dans chaque entreprise on négocie le tarif des heures supplémentaires, soit à la hausse, soit à la baisse avec une limite inférieure à 10 %.

François FILLON est vraiment généreux : 5 % suffirait, pour le symbole.

Le cynisme sarkozyen sur le pouvoir d’achat vaut bien le cynisme chiraquien sur la fracture sociale.

 
Alexandre Anizy

Référendum irlandais : we hope "NO"

Publié le par Alexandre Anizy

Les forces du « NO » progressent sérieusement en Irlande : le rejet de la Constitution européenne maquillée à Lisbonne est vraiment envisageable. En toute souveraineté, et là encore malgré la quasi unanimité des appareils politiques et syndicaux et des moyens d’information, le peuple irlandais votera peut-être majoritairement pour le « NON », ce dont les peuples français et hollandais ont été privés par leurs oligarchies respectives.

Cette perspective nous réjouit.

Le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA a dit : « Tant que l’Europe ne s’occupera pas des problèmes des gens, on aura un problème. »
C’est une brillante analyse.

 
Alexandre Anizy

Chahdortt DJAVANN nous parle

Publié le par Alexandre Anizy

En mars 2008, Chahdortt DJAVANN publiait « la muette » (Flammarion, 117 pages, 14 €).
C’est l’histoire d’une enfant que des circonstances atroces ont rendu muette, et qui mourra sous les coups de la bassesse.
C’est l’histoire de sa filleule qui, assistant à cette triste fin, ne pourra pas l’empêcher : son sort en sera scellé.
Le style est limpide : les mots simples de la narratrice contentent le lecteur embarqué dans ce récit.

« Je crois que je n’ai jamais aimé ma mère, mais, enfant, je n’osais pas me l’avouer ; parfois même je me sentais coupable d’aimer la muette plus qu’elle, comme si je la trahissais. » (p. 55)

Avec « la muette », Chahdortt DJAVANN nous parle du malheur d’être une femme en quelques endroits de cette planète.
Il faut l’écouter.

 
Alexandre Anizy

Pierre GADONNEIX est-il un BON manager pour EDF ?

Publié le par Alexandre Anizy

Pour tous les pays, l’énergie est une question-clé du XXIème  siècle.

La France dispose d’un atout remarquable, EDF, décidé par des hommes d’Etat visionnaires, façonné par des managers talentueux, et financé par les contribuables français.
Aujourd’hui, EDF est à la croisée des chemins : doit-elle localiser en France ses nouvelles unités de production ou bien faire ses emplettes ailleurs ?

Il semble que Pierre GADONNEIX, le patron d’EDF, soit tenté par le rachat pour 14 Milliards d’euros de BRITISH ENERGY, « (…) dont chacun sait que les centrales nucléaires sont à démanteler voire à « sarcophager » tant elles sont obsolètes ». (Yves de KERDRIEL, Figaro 3 juin 2008)

Autrement dit, pour une « maison délabrée » va-t-on enrichir les Anglais avec l’argent des contribuables français?

Espérons qu’il existe encore des hommes d’Etat visionnaires en France.

Espérons que le polytechnicien Pierre GADONNEIX ne soit pas atteint du même syndrome que l’énarque Michel BON, lorsqu’il conduisit France Télécom au bord de la faillite. 

 
Alexandre Anizy

Le roman français des chiffres officiels

Publié le par Alexandre Anizy

Prenons les heures supplémentaires.

Pour le Figaro du 21 mai, c’est une « forte poussée des heures supplémentaires » ; pour les Echos, c’est une « montée en charge poussive » ; pour le Parisien, c’est « cinq millions d’heures sup’ en moins ». L’incompétent ministre Christine LAGARDE est satisfaite de la « progression des heures supplémentaires », quand le socialiste Didier MIGAUD (président de la commission des Finances) voit « une stagnation », voire « un recul ».

La base de ces commentaires : l’étude du 20 mai de l’Acoss (un organisme de la Sécurité sociale). On y voit en effet la baisse d’un mois à  l’autre, l’augmentation d’un trimestre à l’autre, etc. Et l’Acoss de préciser que ces chiffres sont provisoires et ne tiennent pas compte des variations saisonnières !

Pour montrer que ses mesures permettront d’améliorer le pouvoir d’achat des Français, le Gouvernement avait donné comme point de référence les 900 millions d’heures supplémentaires effectuées en 2006. Patatras ! Les services de l’incompétent ministre Christine LAGARDE « viennent de découvrir » que ce n’était qu’une estimation : il faudrait plutôt compter sur 700 millions ! Vraiment ?  

En tout cas, avec une baisse de 22,22 % (hum, ce taux ! Il doit y avoir un plaisantin à Bercy …) du point de référence, nous parions d’ores et déjà que les prochaines statistiques seront merveilleuses !

 
Alexandre Anizy

La presse crève aussi d'intoxication

Publié le par Alexandre Anizy

Depuis de trop nombreuses années sévit un genre particulier dans la presse : les confidentiels.Vous savez bien, ces bouts d’article sensés apporter une information quand il ne s’agit souvent que d’une intoxication.
Daniel SCHNEIDEMANN (lundi 25 mai 2008, Libération) donne 2 exemples précis.

Le premier concerne le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA qui, nul ne l’ignore, serait un homme grossier, ce que le confidentiel voulait consolider. Ainsi, lors d’une rencontre avec des journalistes, il aurait dit dès le début de la rencontre : « Putain les mecs, il fait chaud, on se fout sur la terrasse ». Ce qui aurait été suivi par d’autres écarts de langage.
C’était dans le Nouvel Observateur, le magazine boboiste de Claude PERDRIEL, ennemi du Droit, amis de droite.
Or le journaliste Jean QUATREMER de Libération, présent lors de cet entretien, a fermement démenti sur son blog d’abord, puis dans son journal : le Président n’a jamais employé ces termes grossiers.

Le Nouvel Observateur a promis de rectifier …

Le deuxième concerne Marie-Ségolène ROYAL la madone Déate qui, nul ne l’ignore, ne comprend pas grand-chose en économie. Ainsi, lors d’un dîner offert par le Cercle des Economistes présidé par Jean-Hervé LORENZI, la dame blanche du Poitou aurait tant agacé la brillante assemblée avec ses comparaisons répétées entre les enjeux économiques mondiaux et ceux de sa région, que certains économistes en auraient pris ombrage au point que l’Invitée serait sortie de ses gonds.
C’était un confidentiel du Figaro, le journal des DASSAULT.
Mais Jean-Hervé LORENZI lui-même a catégoriquement démenti ces allégations mensongères, et a exigé immédiatement un rectificatif.

Le Figaro, qui est pour la liberté de la presse, a refusé.

Que faut-il retenir ?
Les confidentiels ne constituent pas une information mais de l’intoxication. Il paraît même qu’ils sont parfois alimentés par des officines spécialisées en communication, le genre de boîte et de personnages dont les hommes politiques et d’affaires ne peuvent plus se passer de nos jours.

Soit dit en passant : pour médire de ses concurrents, a-t-on besoin d’engraisser des « experts » ?  

Les confidentiels ne sont jamais signés, par définition. Les journalistes gardent ainsi leur « éthique ».

Par principe, le lecteur citoyen devrait refuser de lire ces confidentiels pestilentiels, comme tout papier qui ne serait pas signé. Et lorsque dans un produit de presse, la part des articles non signés dépasse un certain seuil, le consommateur devrait cesser d’acheter.

 
Alexandre Anizy

Mariage annulé de Lille : Rachida DATI parle-t-elle sans le vouloir ?

Publié le par Alexandre Anizy

Suite de notre note du 2 juin 2008 « la virginité en question juridique ».

Dans l’affaire du mariage annulé pour cause de non virginité (comme si la virginité était une qualité essentielle d’une personne …), le Garde des Sceaux Rachida DATI a d’abord dit que ce jugement était aussi un moyen de protéger la jeune fille qui souhaitait sans doute se séparer rapidement.

Si le but recherché était seulement la séparation rapide, il existe un moyen que le Garde des Sceaux ne peut ignorer, comme le juge lillois d’ailleurs : le divorce. Simple et rapide.
Mais ce n’est pas le chemin juridique emprunté par le mari : une question fondamentale de droit était donc aussi posée dans cette affaire dès son commencement.

Il semble que le juge lillois, comme le Garde des Sceaux, ait répondu à un problème particulier en ignorant la portée de la question juridique de fond.

Devant le tollé que ce jugement a provoqué, Rachida DATI s’est ravisée : elle a demandé au parquet de Douai d’interjeter appel.
Dans sa jeunesse, Mme DATI avait « décidé sans le vouloir » son mariage, qu’elle fera annuler de suite.
Dans sa jeunesse, Mme DATI avait rempli un dossier administratif de telle sorte que, sans le vouloir, elle donnait l’impression d’être diplômée de l’ISA (à l’époque, c’était en quelque sorte le MBA de HEC, pour faire simple), ce qui n’est pas le cas.

Compte tenu de la place importante que le Garde des Sceaux occupe dans l’Etat, il est légitime de poser la question suivante : lorsque Rachida DATI intervient, d’une façon ou d’une autre, le fait-elle en le voulant et de son plein gré ?

 
Alexandre Anizy


EADS est déjà allemand

Publié le par Alexandre Anizy

La semaine dernière, les médias ont révélé l’existence de 2 documents qui dénoncent le déséquilibre croissant entre l’Allemagne et la France dans Airbus et EADS. Nous avions annoncé cette évolution dans notre note du 20 juillet 2007 « EADS la sourde lutte continue », après la réorganisation de juillet 2007.

Louis GALLOIS, le patron officiel d’EADS, a répliqué que le document rédigé par des cadres toulousains était « habile, avec ce qu’il faut de vérité pour rendre crédible ce qui est faux ». (le Point du 29 mai 2008) Mais qu’est-ce qui est faux dans le document ? Louis GALLOIS ne le précise pas. Pour la réduction des effectifs, la France a déjà donné avec 1.815 postes supprimés, tandis que l’Allemagne débute à peine le processus. Louis GALLOIS a demandé de rattraper ce retard dû à une législation sociale différente : « Ce retard doit être rattrapé ; je l’ai dit à Airbus ». Ah ! S’il l’a dit …

Airbus avait décidé d’envoyer une équipe de câbleurs français à Ham bourg pour récupérer les informations nécessaires : le 10 mars, ils ont été virés de l’atelier allemand par les salariés et leur syndicat IG Metall. Le patron d’Airbus, l’allemand Thomas ENDERS a-t-il pris des sanctions pour ce refus de coopération des hambourgeois, comme l’aurait fait un patron d’une société normalement constituée et correctement dirigée ?

Mais comme le disait déjà Thomas ENDERS en 2007, « nous ne sommes pas dans une entreprise normale »

On sait que les retards de l’A380 sont dus aux problèmes de câblage à Hambourg, que Thomas ENDERS a longtemps niés (voir note du 20 juillet). Dans une entreprise normale, les mesures correctrices et les réformes nécessaires auraient été mises en application sur le champ. Il s’avère aujourd’hui que c’est encore Airbus Allemagne qui est coresponsable (avec les motoristes) du retard de l’A400M : un problème de câblage à l’usine de Brême …

Que fait le patron officiel d’EADS Louis GALLOIS face à ces problèmes industriels allemands à répétition ?

 
Nous rappelons ici l’avis d’un homme du métier en 2007 (voir note du 20 juillet), Jean-François KNEPPER, coprésident du comité européen d’AIRBUS (FO) : « A force de négociations politiques depuis 35 ans qu’existe AIRBUS et 7 ans qu’existe EADS, les Allemands grignotent petit à petit de l’influence, du pouvoir, du management, et sont en train de s’approprier ni plus ni moins que l’industrie aéronautique, d’espace et de défense européenne. »

Ce que confirme un 3ème document, au sein même d’EADS, qui vient de revenir sur « la volonté allemande d’hégémonie » et « les transferts massifs, et sur une longue période, d’emplois et de compétences de la France vers l’Allemagne. » 

 
Alexandre Anizy

La virginité en question juridique

Publié le par Alexandre Anizy

Dans l’affaire de l’annulation du mariage à Lille, on peut penser que le Droit est une chose trop sérieuse pour être confiée à des juristes.

De quoi s’agit-il ? En vertu de l’article 180 du code civil, un juge a annulé un mariage.

Article 180 du code civil :

« Le mariage qui a été contracté sans le consentement libre des deux époux, ou de l’un d’eux, ne peut être attaqué que par les époux, ou par celui des deux dont le consentement n’a pas été libre.
S’il y a eu erreur dans la personne, ou sur des qualités essentielles de la personne, l’autre époux peut demander la nullité du mariage. »

Jusqu’à ce jour, la virginité ne faisait pas partie des qualités essentielles.
Si rien n’est entrepris pour saisir la Cour de Cassation, alors ce jugement fera jurisprudence : la virginité deviendra une « qualité essentielle de la personne ».

 
Gageons que si une femme demande demain la nullité de son mariage pour cause de non-virginité de son époux, elle sera déboutée, ne serait-ce que parce qu’il lui sera difficile d’en apporter la preuve …

Alors quoi ? Cela veut dire que cette nouveauté jurisprudentielle lilloise ne vaudra que pour les femmes.

 
« L’annulation revient à légitimer le principe d’exigence de la virginité pour les filles majeures avant le mariage. » Marie-Ségolène ROYAL la madone Déate (Journal du Dimanche, 1 juin 2008)

Pour une fois que nous approuvons une pensée de Patrick DEVEDJIAN, citons-le : « la décision de Lille (revenait) à introduire la « répudiation » religieuse de l’épouse dans la loi ». (Figaro 31 mai 2008)

Dans une République laïque, cela s’appelle une régression.


Alexandre Anizy

INDRIDASON ne boit pas la tasse avec "l'homme du lac"

Publié le par Alexandre Anizy

Le dernier polar d’ Arnaldur INDRIDASON, « l’homme du lac » (édition Métaillé 2008), mérite le détour.

Avec « la voix » (lire notre note du 16 mars 2008), nous avions émis quelques réserves sur son procédé romanesque.
Aujourd’hui, nous constatons que le passé du flic et les affaires familiales ont été mises en sourdine. Cette fois-ci, le double récit est maîtrisé.

Dans Libération du 21 février 2008, on pouvait lire sous la plume de Sabrina CHAMPENOIS : « On glisse à Arnaldur INDRIDASON que, comment dire, ses romans nous paraissent « atmosphérique ». Parce qu’ils prennent leur rythme dans les états d’esprit plus que dans l’action, parce qu’ils peuvent flotter, comme entre deux eaux, c’est d’ailleurs leur grand charme, cette oscillation non-prescriptrice. » On abonde.

Pas de longueur, un style à la hauteur : ne boudons pas notre plaisir !

Alexandre Anizy

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