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Le "oui à la Turquie" de Michel ROCARD l'idiot utile (III)

Publié le par Alexandre Anizy

Pour Michel ROCARD, l’Europe que devrait rejoindre la Turquie n’est pas celle dont il rêvait : « Seulement voilà, l’Europe fédérale et politique est une chimère. » (p.116)

D’ailleurs, précise-t-il, si cette Europe était toujours l’objet de la construction en cours, l’adhésion de la Turquie, du fait de sa taille, son poids et sa situation, « freinerait l’élaboration d’une diplomatie européenne commune ». Il en veut pour preuve l’hostilité de 2 hommes politiques français, Valéry GISCARD D’ESTAING et François BAYROU, héritiers du mouvement fédéraliste qui est avec le courant social-démocrate à l’origine de l’Europe.

 

L’Europe fédérale est décédée depuis belle lurette. « Cette triple adhésion, Angleterre, Danemark et Irlande, se fait en 1972. Je n’aurai mis que 30 ans à comprendre que c’est de 1972 qu’il faut dater la mort de l’Europe politique. » (p.127)

Michel ROCARD est un énarque tellement intelligent qu’il a mis 30 ans pour découvrir la mort de son rêve européen : gageons que dans 30 ans, il constatera que le vaisseau bruxellois aura coulé le modèle européen qu’il prétendait défendre !

L’ironie de l’Histoire veut que ce soit le Président Georges POMPIDOU qui ait signé l’acte de décès de l’Europe politique et fédérale en levant le veto gaulliste. Nous ne doutons pas que cette décision fut longuement mûrie chez cet homme issu du milieu financier, mais il n’empêche que les intérêts de la France et de l’Europe n’auraient pas été soignés dans ce volte-face : « On bâcle en six mois la fin de la négociation. L’élargissement de la CEE à la Grande-Bretagne est le plus vite et le plus mal négocié de tous les traités que nous devons connaître. » (p.125)

 

Qu’est-ce que l’Europe aujourd’hui ?

« C’est un objet constitutionnel non identifié (…). Elle ne peut donc se définir que comme un club de nations cherchant à intégrer leurs économies, mais pas leurs identités nationales. » (p.136)

 

Alexandre ANIZY

Le "oui à la Turquie" de Michel ROCARD l'idiot utile (II)

Publié le par Alexandre Anizy

La Turquie est une chance pour l’Europe

Michel ROCARD n’ignore pas les 3 cactus dans le dossier de l’adhésion turque : le problème kurde, le génocide arménien, la question chypriote. Mais comme pour les Allemands et les Français, pour les catholiques et les protestants irlandais, demain pour les Polonais et les Allemands, l’Europe finira par réconcilier les populations de Turquie, parce que « c’est ce que l’Europe sait le mieux faire ». (p.93) Bien sûr, admettre le génocide arménien, perdre la partie turque de Chypre, accorder l’autonomie aux Kurdes (avec ce que cela implique : langue, culture, patrimoine), constitueront pour la Turquie « cette perte de prestige et ce malaise [qui] devront être compensés par un succès majeur, comme le serait l’adhésion pleine et entière à l’Europe. » (p.97)
Chez ROCARD, n’y a-t-il pas une surestimation de la valeur du ticket européen ? 

 

Pour l’Union Européenne, la Turquie est la clé pour accéder à la 2ème réserve mondiale de pétrole (cette zone comprenant 5 pays de langues turciques : Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan, Azerbaïdjan), mais aussi aux ressources naturelles sibériennes, où « il est important que l’Europe ne laisse pas les seuls consortiums chinois appuyés par le Japon s’attaquer à ces gisements. » (p.98) Concernant l’eau, la Turquie avec le Tigre et l’Euphrate est le réservoir de l’Irak, de la Syrie, du Liban et d’Israël : l’expérience du charbon et de l’acier pourra servir de modèle pour une gestion commune de l’eau.

« Et puis soyons purement égoïstes. » : la Turquie représente un immense marché de 71 millions de consommateurs (90 millions dans moins de 20 ans), dont la demande connaît une des progressions les plus rapides du monde. « La Turquie élargira la taille et la compétitivité [c’est nous qui soulignons, ndAAA] du marché intérieur de l’Union. » (p.108) Concernant l’immigration, les chiffres (d’une étude fort opportune) sont sans appel : pour la période allant de 2015 à 2030, avec une Turquie intégrée à l’Union, c’est 640.000 immigrés turcs complémentaires ; avec une Turquie hors de l’Union, c’est 1.480.000 turcs supplémentaires en Europe. Le non-dit de cet argumentaire est le suivant : le rejet de l’adhésion engendrera, du fait de la perte d’attractivité, un arrêt des investissements (IDE), i.e. des délocalisations des pays majeurs en Turquie, ce qui provoquera une hausse importante de l’immigration vers l’Europe.

(A suivre …)

 

Alexandre ANIZY

Le "oui à la Turquie" de Michel ROCARD l'idiot utile (I)

Publié le par Alexandre Anizy

Michel ROCARD est arrivé à un âge où, après avoir exercé les plus hautes fonctions politiques dans l’Etat français, il peut dire et écrire sans arrière pensée son analyse politique d’une situation puisqu’il n’ambitionne plus rien. Ainsi, compte tenu de son origine sociale (Yves Rocard est un des pères de la bombe nucléaire française), de sa formation d’énarque et du statut qu’elle procure, indépendamment des talents et des compétences réelles, nous considérons que Michel ROCARD exprime bien l’opinion de l’oligarchie, notamment sur la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne.

C’est ce qu’il révèle, en collaboration avec Ariane BONZON, dans un essai titré « Oui à la Turquie » (Hachette Littératures, septembre 2008, 155 pages, 13,50 €).

 

Dans l’introduction, la problématique de l’ouvrage est bien exposée : « Oui à la Turquie : (…) l’avenir de l’Europe passe par la Turquie. » ; « L’adhésion de la Turquie, c’est une assurance vie pour l’Europe. ». Bigre ! L’enjeu est colossal.

Nous avons même un commencement de réponse : « Enfin, c’est peut-être aussi, et surtout [c’est nous qui surlignons, ndAA], l’économie (…) qui devrait emporter notre conviction. » (p.12) D’ailleurs, Michel ROCARD regrette qu’on n’entende pas assez « les grands patrons (…) parce que, eux [c’est nous qui surlignons, ndAA], abordent les questions de géopolitique », plus que les hommes politiques.  

Nous qui pensions que les grands patrons s’occupaient d’abord de leurs affaires, qu’ils étaient obnubilés par la création de valeurs pour leurs actionnaires, nous tomberions des nues si nous ne prenions pas cette remarque pour ce qu’elle est : l’expression d’une aigreur d’un ex-présidentiable dont la classe politique a su couper les ailes.

D’ordinaire, Michel ROCARD est plutôt churchillien, du genre « je vous promets du sang et des larmes ». Mûri par l’expérience, il termine maintenant l’introduction par un rêve : de la Turquie dans l’Union Européenne « peut naître un projet de civilisation commun ».

Projet de civilisation : voilà un élément de langage déjà entendu …

 

Les premiers chapitres rappellent la longue marche turque vers l’Europe, dont nous vous ferons grâce, avec l’idée de nous inculquer une vieille image occidentale de la Turquie : ainsi, c’est Mustapha KEMAL qui instaura l’alphabet latin, le calendrier grégorien, le droit de vote pour les femmes en 1934 (pour les Françaises, c’est DE GAULLE qui le fit en 1945) ; ainsi, « Le code civil turc est la copie conforme du code civil suisse, la doctrine militaire allemande fut l’objet de captations attentives, le code pénal inspiré du code pénal italien. » (p.23)

(À suivre …)

 

Alexandre ANIZY

"Régime mortel" d'Eric NATAF

Publié le par Alexandre Anizy

Voilà un livre pour la plage, ou pour le fauteuil près de la cheminée quand il neige et vente au-dehors.

Comme Eric NATAF est médecin radiologue, il concocte des thrillers où ses connaissances scientifiques jouent un rôle indéniable, sans pour autant négliger le schéma narratif du genre.

 

« Régime mortel » (éditions Odile Jacob, avril 2008, 559 pages, 21 €) se déroule dans le milieu de la nutrition et de l’agroalimentaire : une épidémie commence à décimer les rangs des obèses …

 

Le style est plat, mais correct : l’auteur gagnerait en resserrant son propos s’il nous épargnait les plaisanteries à deux sous (une résurgence de la période « carabin » ?) comme « in vodkas Veritas », ou bien « la Google de bois », etc.

 

On suit avec délectation cette histoire de yaourt.

Mais bien sûr, pour ceux ou celles qui luttent contre une surcharge pondérale, il est préférable de se divertir autrement qu’en lisant ce livre soigné.

 

Alexandre ANIZY

 

Double bonheur : Yann MOIX flingue Olivier ADAM et lui-même

Publié le par Alexandre Anizy

Cette note prolonge, en quelque sorte, celles du 1 septembre 2007, « Petit bonheur : Alice FERNEY flingue Olivier ADAM », et du 6 août 2007, « Olivier ADAM n’est pas tombé », puisque cet écrivassier photogénique vient de commettre un nouveau bouquin titré « des vents contraires » (éditions de l’Olivier, 255 pages, 20 €)

 

Dans sa chronique hebdomadaire du Figaro, Yann MOIX signe le 15 janvier 2009 un papier vachard, enrobé dans un salmigondis théorique sur « l’écrivain », où il apparaîtrait qu’un SOLLERS vaudrait Lou REED, bien qu’il n’ait jamais rien ébranlé, quand l’ADAM n’égalerait qu’un RAPHAËL.

Soulignons au passage que pour cirer les joyaux de Sollers, MOIX n’est pas le dernier.

 

Pour appuyer sa démonstration, le critique MOIX a pioché quelques perles adamesques comme : bâiller … à s’en décrocher la mâchoire ; la mer qui s’étend … à perte de vue ; l’air … frais et chargé d’embruns (ça se passe en bord de mer, vous avez deviné bien sûr) ; « Pendue au téléphone, Nadine irradiait d’une lumière quasi religieuse » ; etc. Bref, du grand ADAM ! Donc, après avoir déversé quelques amabilités, le faux jeton Yann MOIX insiste :

« Je le répète, je n’ai contre Olivier ADAM aucune acrimonie, aucune haine. Je le prends seulement comme cas d’école d’une « littérature » ornementale qui rappelle les bibelots sur la télé des grands-mères. C’est suranné, c’est rassurant, c’est confortable. C’est écrit face à la mer, mais ça ne fait pas de vagues. »

 

Convenons alors qu’en fustigeant le pauvre ADAM, Yann MOIX s’autoflagelle sur la place publique quand il écrit dans cette chronique :

« Quand on ne pense pas, qu’on n’a pas dressé une fois pour toutes son univers, (…) sa personnalité personnelle, on est sans cesse condamné à remplir avec des mots (…) ». En effet.

 

Entre ces deux lascars et nous, il n’y a rien. Simplement, nous abhorrons ceux qui croient que leurs ratures sortent du Littré.

 

Alexandre ANIZY

Avec le temps, Olivier BLANCHARD a compris

Publié le par Alexandre Anizy

Olivier BLANCHARD est un économiste français qui, après Dauphine et Nanterre, partit achever ses études au MIT où il obtint un Doctorat en 1977, et où il fit l’essentiel de sa carrière.

C’est un universitaire prolifique qui n’a pas négligé le réseau des associations d’économètres et d’économistes (notamment américaines), ainsi que le conseil à des organismes divers, comme par exemple la FED de Boston et celle de New York. Il est un des représentants majeurs de la nouvelle économie keynésienne, dans le club des « nobélisables » dit-on.

Complétons le tableau par son soutien à Nicolas SARKOZY DE NAGY BOCSA à l’élection présidentielle de 2007, et par sa présence au Conseil d’orientation de l’Institut Montaigne.   

 

A la fin du mois de mai 2008, Olivier BLANCHARD, qui venait d’être désigné pour le poste prestigieux de chef économiste du FMI (prise de fonction en septembre), estimait qu’il fallait être « raisonnablement optimiste » pour l’économie mondiale, puisque « [J’ai] l’impression que l’on comprend à peu près les problèmes auxquels on est confronté ». Concernant l’effondrement du marché immobilier américain, il jugeait que « c’est une des crises les plus standards que l’on puisse avoir », et en ce qui concerne la récession, il préférait parler de ralentissement dont il n’avait « pas la moindre idée » de l’ampleur. Seule certitude d’Olivier BLANCHARD : « on ne va pas avoir un replay des années 1970 ».

 

A la fin de décembre 2008, soit 4 mois après son arrivée au FMI, et après le 2ème évènement majeur de la crise systémique qu’Olivier BLANCHARD n’avait donc pas vu venir, il prend enfin toute la mesure du désastre :

 « Les mois qui viennent vont être très mauvais. Il est impératif de juguler cette perte de confiance, (…) si nécessaire, de remplacer la demande privée, si l’on veut éviter que la récession ne se transforme en Grande Dépression. »

« Mais nous ne sommes pas en temps normal. »

Notons tout particulièrement ceci :

« En Europe, les bilans des banques sont encore partiellement fictifs et le rachat d’actifs porte sur des quantités négligeables. »

Donnons un exemple : alors que le secteur bancaire allemand détiendrait 1.000 Milliards d’euros d’actifs risqués, les grandes banques n’ont provisionné pour dépréciation que 300 Milliards d’euros (selon enquête de la Bundesbank -la banque centrale-, et la BaFin -le régulateur des marchés financiers-).

 

Olivier BLANCHARD aime bien les statistiques (et les modèles) : au FMI, depuis septembre, on l’a bien servi. Comme il est intelligent et vif d’esprit, il a enfin compris la gravité de la crise. 

 

Alexandre ANIZY

Pour une relance massive

Publié le par Alexandre Anizy

La situation économique actuelle est rare puisqu’elle conjugue au niveau mondial une crise immobilière, une crise du crédit et une crise boursière. Les statistiques montrent qu’on peut peut-être attendre une amélioration au début de 2010, dans la mesure où les Etats auront réussi à vaincre les premiers symptômes de la dépression par des plans de relance ambitieux coordonnés au mieux, car pour sortir de la crise, nous avons le choix entre une augmentation de la dette, un retour de l’inflation, … la guerre, qui fut l’issue de la dépression des années 1930.

 

Concernant la France, cela signifie un plan immédiat de relance d’au moins 60 Milliards d’euros, soit 3 % du PIB. Son financement doit être assuré par un emprunt dédié de très longue durée, une sorte d’emprunt Pinay revu et corrigé pour notre époque. A un emprunt spécifique, un organisme ad hoc. En effet, cela devrait permettre l’encaissement et la redistribution rapide de l’argent sur des programmes prioritaires préalablement définis. Citons par exemple : développement des nouvelles énergies, construction de lignes de ferroutage (il s’agit de plusieurs dizaines de milliards), plan pour la fibre optique (les besoins sont estimés à 40 Milliards), aide massive pour une reconversion rapide de l’industrie automobile à l’électrique, dépenses d’équipements militaires, etc. En bref, la France doit être un vaste chantier.

 

Pour être efficace dans cette opération économique de grande ampleur, il convient de créer des petites structures spécifiques chargées de gérer les programmes, sous le contrôle de la Cour des Comptes. Cette forme d’organisation présente deux avantages : rapidité d’exécution grâce à la taille modeste, autonomie de gestion par rapport aux administrations publiques.

 

 

Le Parti Socialiste va présenter un contre-plan de relance de 40 Milliards, qui n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Quand on écoute Didier MIGAUD, on comprend pourquoi : « Le Fonds Monétaire International, comme la Commission Européenne, recommandent des plans d’une ampleur de cet ordre, avec une importante composante de relance de la demande ». En faisant référence au FMI et à la CE, les gens du PS montrent qu’ils raisonnent dans un cadre défini par d’autres et ailleurs : la débâcle idéologique a précédé les récentes et les futures défaites électorales.

 

Alexandre ANIZY

Le plan de relance français est une fumisterie

Publié le par Alexandre Anizy

Soyons clair : nous sommes face à une crise économique exceptionnelle, puisqu’on assiste à un effondrement de la demande. De toute urgence, les Etats doivent se substituer à la demande privée. La somme des mesures nationales ayant un effet quasi immédiat qui seront prises dans les six prochains mois, déterminera l’évitement ou le basculement dans une Dépression. 

 

Compte tenu de ce diagnostic, il est évident que le plan de relance français en discussion apparaît comme une fumisterie.

Si on le décortique comme le fait Daniel COHEN, on remarque que, sur le total de 26 milliards d’euros, 11 milliards relèvent de la trésorerie, ce qui ne constitue pas une demande supplémentaire, et le solde représente pour l’essentiel une avance de dépenses prévues en 2010.

Quand le gouvernement français constatera la faiblesse de l’impact de son action et décidera un nouveau train de mesures, est-ce qu’il ne sera pas trop tard pour échapper à la Dépression ?

 

Daniel COHEN préconise un vrai budget de relance de 30 milliards, soit environ 1,5 % du PIB, auquel il ajoute une baisse temporaire de 2 points (de 3 à 6 mois) de la TVA.

Cette proposition nous semble elle aussi insuffisante et inadaptée : insuffisante quant au montant de l’effort consenti, et inadaptée pour ce qui concerne la TVA, puisque cette mesure va dans le sens de la paupérisation de l’Etat, toutes choses égales par ailleurs.

 

Dans la prochaine note, nous donnerons les grandes lignes du plan que nous jugeons nécessaire.

 

Alexandre ANIZY

Olivier PASTRé & Bertrand JACQUILLAT : laissons faire les banques !

Publié le par Alexandre Anizy

Dans le Figaro du 2 janvier 2009, avec son titre accrocheur (« le nouvel intégrisme des fonds propres bancaires »), l’appel de Bertrand JACQUILLAT et Olivier PASTRé ne pouvait pas ne pas passer inaperçu. De quoi s’agit-il ?

 

Face au désastre économique, le gouvernement britannique de Gordon BROWN, qui avant la crise était tant apprécié par le milieu bancaire, a recapitalisé les banques en portant le ratio des fonds propres à 10 %, immédiatement imité de son propre chef par la banque espagnole SANTANDER. Depuis, le « couperet de 10 % apparaît ainsi comme une nouvelle « terre promise », un peu comme le taux de 15 % de rentabilité des fonds propres. » (Jacquillat & Pastré, déjà cité)

Si la démonstration est intéressante et aboutit, comme souvent avec Olivier PASTRé, au renvoi du problème à une énième concertation internationale, lente et laborieuse alors que l’incendie fait rage, force est de constater la recommandation de la conclusion :

« Laissons donc les banques d’Europe continentale gérer la crise sans leur imposer un nouveau fardeau inutile. »

C’est bien là le message pratique, donc essentiel, de cet article.

 

Pourtant, le gouvernement français est extrêmement complaisant avec ses banques dans lesquelles il injecte massivement des fonds sans contrepartie, contrairement à l’écrasante majorité des pays européens : pas de demande de représentation au conseil d’administration, pas de demande de suspension de dividendes, pas d’engagement écrit (les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent) sur le déblocage des crédits …

Alors, en lisant JACQUILLAT et PASTRé, deux économistes du sérail, il faut croire que ce n’est pas encore suffisant : les banques voudraient aussi gérer la crise qu’elles ont initiée.

 

Quand on observe que les états-majors des institutions bancaires n’ont quasiment pas bougé, qu’en 2008 la rémunération d’un Dominique FERRERO de NATIXIS, en quasi faillite, reste à 927.408 € quand celle de Baudouin PROT de BNP Paribas, grand bénéficiaire des fonds publics, s’élève à 3.320.248 €, on se dit que le laisser-faire engendre une dynamique du « toujours plus ».

Cette tribune de JACQUILLAT et PASTRé nous le rappelle sans vergogne.

 

Alexandre ANIZY

Mourir d'ennui pour DANTZIG ?

Publié le par Alexandre Anizy

Charles DANTZIG est un éditeur que sa première maison (les Belles Lettres ; la seconde étant Grasset) a longtemps publié, mais aussi un journaliste établi qui ne manque pas de dire du bien de ses confrères, qui savent renvoyer l’ascenseur à l’éditeur.

Une sorte de Philippe SOLLERS pour les trente prochaines années.

 

Dès lors, chacune de ses publications bénéficie d’une couverture médiatique hors de proportion avec le talent du bonhomme ou le sujet de ses bouquins, puisqu’ils sont sans intérêt. Le dernier en date, « Encyclopédie capricieuse du tout et du rien » (Grasset, janvier 2009) n’échappe pas à la règle.

Par conséquent, ne mourrez pas d’ennui pour DANTZIG !

 

Charles DANTZIG est un écrivassier qui remplit les colonnes des magazines pour occuper les lecteurs, tandis que ses patrons vendent du « temps libre de cerveaux », comme dirait Patrick LE LAY (ex patron de TF1). Comme il est cultivé, il colore joliment les pages glacées de ses traits d’esprit.

 

Alexandre ANIZY

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