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Le noble Pastré toujours plus démagogue !

Publié le par Alexandre Anizy

 

Le noble Pastré, banquier tunisien sous Ben Ali et accessoirement professeur d'économie à Paris 8, vient de commettre un nouveau produit (Repenser l'économie – l'économie bottom-up, Fayard, février 2013, 154 pages, 14 €) dans lequel il prétend repenser l'économie, lui qui a accompagné¹ activement le mouvement de délabrement de l'économie française, avec le succès que les 8 millions de pauvres connaissent aujourd'hui.

 

Olivier Pastré, sorte de parangon de l'entre-soi, qui maintenant exalte et veut s'appuyer sur la France d'en-bas pour sortir de la crise (lui qui la jugeait « salutaire » quand Jacques Marseille l'accueillait par un "Vive la crise !"² : c'était en 2007) , alors qu'il défend par ailleurs sournoisement le statu quo pour un système bancaire en folie (on comprend bien … puisqu'il en est), contribue ici à sa manière à la démolition de l’État français, au profit d'une Europe fédérale qui ne viendra pas mais qui laissera le champ ouvert à la marchandisation des choses et des hommes.

 

Démagogue sans vergogne le Pastré nouveau, puisque c'est utile à l'extension du pillage capitaliste.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

(¹) : il n'y a qu'un Vincent Giret (de Libération … mais sans doute futur cador du quotidien vespéral), qui pèche par ignorance en économie (ce n'est pas sa formation, à notre connaissance) et des écrits pastréiens en particulier, ou peut-être qui bâcle sa copie pour renvoyer un ascenseur, pour oser présenter ce lascar libéral comme un "modéré".

(²) : lire notre note du 12 novembre 2007

http://www.alexandreanizy.com/article-7244247.html

 

 

 

 

Fromont Jeune et Risler Aîné d'Alphonse Daudet

Publié le par Alexandre Anizy

 

On a tous des points d'entrée dans le monde des livres : pour nous, c'est Lamartine en poésie, Alphonse Daudet en fiction. Pas le Daudet du moulin, celui de « Jack », un pavé digeste évoquant la condition ouvrière au XIXe, et celui du « petit chose ».

 

« Fromont Jeune et Risler Aîné » (livrel gratuit de 271 p.) est un autre roman de mœurs de Daudet. Cette fois-ci, il dépeint l'ascension sociale d'une enfant pauvre et volontaire, qui mettra sa beauté et son intelligence au service d'une ambition personnelle dévastatrice, dont les jeunes patrons Fromont et Risler seront les jouets.

 

« L'ex-comédien termina sa tirade par un clignotement d'yeux à l'adresse du comique et du financier, et pendant un moment il y eut un échange de mines, de grimaces convenues, des « hé ! Hé ! » des « hum ! Hum ! », toute la pantomime des sous-entendus. » (p.132)

 

C'est une histoire qui sera éternellement d'actualité : alors plonger dans la version de Daudet, avec son écriture délicieusement surannée, vous emmène doublement en voyage.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

Les déracinés de Maurice Barrès

Publié le par Alexandre Anizy

 En ces temps démocratiques incertains, il n'est pas inutile d'aller s'encanailler du côté de Maurice Barrès, précisément dans « les déracinés » (poche collection Omnia, éditions Bartillat, janvier 2010, 13 €), bien que cela soit « un pesant livre, d'une excédante mais admirable tension », comme l'écrivait Gide.

 

C'est un roman à thèse confuse, que Blum qualifiait de "chef d’œuvre d'art", qui amalgame Bonaparte et Proudhon dans la vision d'une nation socialisante, antiétatique et frondeuse.

« Chaque individu est constitué par des réalités qu'il n'y a pas à contredire ; le maître qui les envisage doit proportionner et distribuer la vérité de façon que chacun emporte sa vérité propre. » (p.23)

Heureusement nous pouvons apprécier le style, quelquefois suranné mais jamais médiocre, ainsi que les observations malicieuses comme :

« A nul âge on ne philosophe plus volontiers qu'à vingt ans, et surtout vers quatre heures du matin. » (p.72) ;

« Le service militaire devrait être une école de morale sociale ; on sait ce qu'il est, par manque de sous-officiers. Les jeunes Lorrains [7 Lorrains forment le noyau du livre. NdAA] n'en rapportèrent que des notions sur la débauche et l'ivrognerie (...) » (p.52) [déjà à cette époque ! (ndAA)]

 

Un des passages pesants est le chapitre IX (titré "La France dissociée et décérébrée"), où l'on apprend que « … la France est décérébrée, car le grave problème et, pour tout dire, le seul, est de refaire la substance nationale entamée, c'est à dire de restaurer les blocs du pays ou, si vous répugnez à la méthode rétrospective, d'organiser cette anarchie. » (p.184) Qu'est-ce que la substance nationale ? « Le véritable fonds du Français est une nature commune, un produit social et historique, possédé en participation par chacun d'entre nous ; c'est la somme des natures constituées dans chaque ordre, dans la classe des ruraux, dans la banque et l'industrie, dans les associations ouvrières , ou encore par les idéals religieux, et elle évolue lentement et continuellement. » (p.182)

En somme, un ordre immuable qu'il convient de restaurer, avec cette touche champêtre mise en exergue puisque la ville abîme les hommes (« Quand le train de province, en gare de Paris, dépose le novice, c'est un corps qui tombe dans la foule, où il ne cessera pas de gesticuler et de se transformer jusqu'à ce qu'il en sorte, dégradé ou ennobli, cadavre. »)

 

L'idéal barrésien en résumé : une substance fumeuse, un monde rural fantasmé.

 

Et dire que la France est entrée dans le XXe siècle avec ces représentations chimériques ancrées dans les esprits. Mais sommes-nous mieux lotis en ce début de XXIe ?

 

 

Alexandre Anizy

 

La contradiction des intégristes de l'Europe

Publié le par Alexandre Anizy

 

Les 27 hommes d’État de l'Union Européenne viennent de s'entendre sur le budget de la Communauté à l'horizon 2020. Un budget dont le montant sera inférieur à celui d'aujourd'hui.

 

Si les Fédéralistes au pouvoir, qui usent toujours du concept d' "intégration européenne" pour cacher leur véritable objectif, acceptent cette contradiction majeure, à savoir un État fédéral doté d'un budget riquiqui, on encourage les médiacrates (mais en sont-ils capables ?) à répondre intelligemment aux questions qu'elle soulève.

 

On rirait presque de ces intégristes de l'Europe, s'il n'y avait pas des millions de chômeurs, et encore plus de pauvres, condamnés à une vie de chien par ces dirigeants pathétiques.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Le colibri d'Hervé Jovelin

Publié le par Alexandre Anizy

 

Pour les amateurs de polars : le colibri d'Hervé Jovelin (Ravet-Anceau, février 2011, 165 pages, 9,13 €).

Voilà un ouvrage joliment troussé, au style plaisant.

Pour découvrir Amiens et le colibri, personnage central bien campé par l'auteur, rendez-vous dans les points de vente ou de lecture !

 

 

Alexandre Anizy

 

 

De la qualité chez Juli Zeh

Publié le par Alexandre Anizy

 

Juli Zeh, avocat de formation, a très vite commencé à écrire, son Spieltrieb (fort malencontreusement traduit¹ chez Actes Sud par la fille sans qualité – collection Babel, septembre 2008, 659 pages, 11,50 €) lui ayant donné une notoriété internationale à 30 ans.

 

Incontestablement, Juli Zeh sait écrire. Mieux que ça : elle a du style. Mais elle a aussi le défaut de sa profession initiale : le bavardage. A notre avis, un tiers du livre pouvait nous être épargné.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

(¹) : littéralement, c'est « enjouement ».