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Un dernier de Jim Harrison

Publié le par Alexandre Anizy

 

7

 

De coups de verres

il tua le soi

jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne

pour faire bouillir la marmite.

 

Jim Harrison

L’éclipse de la lune de Davenport. Et autres poèmes.

Table ronde, la petite vermillon, mai 2018

 

Derniers instants de Nakahara Chuya

Publié le par Alexandre Anizy

Un chouia de mélancolie au Soleil levant.


Derniers instants

Ciel d’automne si gris
Où brille la pupille d’un cheval noir
Lys fané qui n’a plus d’eau
Le cœur humain est vide

Il n’y avait pas de dieu elle n’avait pas de guide
Pour s’en aller ainsi auprès de sa fenêtre
Le ciel blanc était aveugle
Le vent blanc était froid

Elle se lavait les cheveux à la fenêtre
Que son bras était gracieux
Dans le soleil du matin qui l’inondait
Dans le bruit des gouttes qui tombaient

Dans le vacarme des rues
La confusion des cris d’enfants
Or cette âme maintenant qu’est-elle ?
Plus frêle sera-t-elle le ciel ?

Nakahara Chuya
Poèmes
(Traduction de Yves-Marie Allioux, Picquier poche, juin 2018)

 

Controverse pessoenne

Publié le par Alexandre Anizy

Cela renvoie à la question d’un manque originel.    
 

Dans Poèmes non assemblés, Fernando Pessoa écrit :

La confondante réalité des choses
Est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu'elle est
Et il est difficile d'expliquer à quiconque à quel point cela me réjouit,
Et à quel point cela me suffit.

Il suffit d'exister pour être complet.

    (Pessoa, Pléiade, Oeuvres poétiques)
 
Si "chaque chose est ce qu'elle est", pourquoi est-ce l'existence qui rend "complet" ? Y aurait-il un manque originel ? On peut le penser en reprenant Pessoa lui-même :

Suis-je seul ? Je ne veux pas l'être.
Entouré ? Je veux être seul.
Autrement dit, je veux toujours
Etre autrement que je ne suis.

Etre heureux, c'est être tel autre,
Et cet autre n'est pas heureux,
Car il pense au fond de lui-même,
Non au fond de qui j'ai voulu.

Nous faisons ce que nous voulons
De tout ce qui n'est rien, mais sans
Cette entreprise c'est l'échec,
Nous restons perdus sur la route.

Qu'est-ce qui nous plaît, somme toute ?

    (Pessoa, ibidem)

 

 Concernant l'espèce humaine, on peut apprécier la réponse de René Girard.

Alexandre Anizy

 

Antonio Manzini à la montagne

Publié le par Alexandre Anizy

En Italie, encore !  

 

Antonio Manzini a créé le sous-préfet Rocco Schiavone, un flic bourru et à la limite qui vit comme une déportation sa nomination en ville d’Aoste, lui le romain… Comme on y voit l’œuvre du temps et de la socialisation sur ce caractère, il est préférable de lire la série dans l’ordre : Piste noire, Froid comme la mort, Maudit printemps, 07.07.07.

 

Alexandre Anizy