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Comment Macron et ses sbires ont acheté des non-grévistes

Publié le par Alexandre Anizy

            Quand le clientélisme ruine la France mais sauve le pouvoir.

 

Citons Le canard enchaîné du 22 mars 2023 (page 3).

« Depuis l’annonce du projet de réforme des retraites, chaque corporation dotée d’un pouvoir de nuisance, comme dirait aimablement le gouvernement, a contacté l’exécutif en lui promettant blocages et grèves paralysantes s’il s’en prenait à son régime particulier. Matignon et les ministres les plus concernés (Transports, Intérieur et Travail) ont vite calmé ce petit monde, au prix de jolies concessions financières. Inventaire non exhaustif de ces lobbys si persuasifs.

Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) l’a annoncé le 2 mars, dans un tract à peine triomphaliste : « L’âge légal [de départ à la retraite] ne sera pas touché par la réforme. » Actuellement, les quelques 8.500 pilotes de ligne français peuvent partir à  taux plein à 60 ans ou continuer de voler jusqu’à 65 ans en bénéficiant d’une jolie surcote. Travailler 2 ans de plus en étant privé de surcote entre 63 et 65 ans ? « Inacceptable », a écrit le 8 février, à la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers, le syndicat des compagnies aériennes, Karine Gély, la présidente du SNPL. Qui a exigé un dédommagement financier pour sauver ce bonus. Et le syndicat de rappeler qu’il avait jusque-là « fait le choix d’être une force de proposition plutôt que de [mener] une grève dure ». A bon entendeur, salut !

Clément Beaune [l’énarque à peine sorti de l’œuf qui ne manque jamais de seriner aux Français la gravité du poids des déficits et de la dette publique] le peu hardi ministre des Transports, entend vite. Le 14 février, l’Etat s’engage à financer, à parts égales avec les compagnies aériennes françaises, les 100 millions qu’il va falloir verser en compensation à la caisse des retraites des pilotes d’ici à 2030. Illico, le SNPL annonce « qu’il n’appellera pas à rejoindre le mouvement unitaire du 7 mars ». La peur a donné des ailes au gouvernement.  

            Autres grands perturbateurs potentiels des transports, les routiers (chauffeurs de poids lourd, mais aussi car, convoyeurs de fonds, déménageurs, etc.) sont restés inhabituellement calmes. Pas de blocage du pays, comme redouté ; à peine quelques barrages filtrants sporadiques. Les routiers semblaient pourtant remontés à bloc, entamant même « une grève anticipée » le 5 mars au soir, deux jours avant la grève nationale du 7. Or, au même moment, le ministre des transports négocie sans relâche. Le 6 mars, à quelques heures de la manifestation nationale, Clément Beaune adresse un courrier aux syndicats, annonçant que le gouvernement accepte de prolonger jusqu’à 2030 le congé de fin d’activité, une sorte de régime spécial qui permet aux routiers de cesser le travail 5 ans avant l’âge légal en conservant 80 à 100 % de leur salaire net. Un « engagement majeur (…) auquel peu de syndicat s’attendaient », s’est vanté le ministre auprès des Echos (10/3). Il coûtera plus de 1 milliard aux finances publiques. »

            Pour les fonctionnaires aux tâches fatigantes ou risquées (policiers, pompiers, gardiens de prison, éboueurs, etc.) qui bénéficient d’un départ anticipé à la retraite, un avantage que le projet de loi supprimait ? Plus de suppression pour « encourager ces fonctionnaires actifs à rester passifs devant les appels à la grève ».  

 

 

Tout est dit, n’est-ce pas ?

Maintenant Françaises, Français, les matraques promptement vont sortir, et même pire s’il le faut (ça commence dès cet après-midi, plutôt en fin de manifestation à l’Opéra, un étrange terminus en plein cœur de Paris accepté par la préfecture… un certain Laurent Nuñez-Belda).  « L’ordre républicain … l’ordre républicain …. L’ordre républicain … », a répété hier le bankster Macron.  

 

Alexandre Anizy  

 

Exergue gastronomique pour la Dame de Pic

Publié le par Alexandre Anizy

            Vendredi dernier, nous vécûmes une de ces journées ensoleillées et frisquettes de l’hiver, avec du bonheur dans l’assiette.

 

          Rue du Louvre, une devanture sans ostentation (à tel point que nous faillîmes rater l’établissement) permet aux badauds de voir la brigade en action. Les clients longent la cuisine avant de découvrir la salle : ici, ils seront bien servis, côté cour et c’est bien comme ça.

La succursale parisienne de Mme Anne-Sophie Pic remplit son office : rien qu’avec le menu en 4 services (sans parler des amuse-gueules raffinés, chaque plat est une création avec au moins un fil conducteur du menu), l’amateur découvre l’immense talent du pacha.    

  

Quand nous passerons à Valence, nous ferons halte dans le navire-amiral de Mme Pic. C’est promis.

 

Alexandre Anizy