La farce judiciaire pour CHIRAC

Publié le par Alexandre Anizy

Ainsi, après presque 9 ans d’instruction, le juge Xavière SIMEONI en arrive à la mise en examen d’un justiciable peu ordinaire, l’ancien Président de la République Jacques CHIRAC.   

Est-ce vraiment sérieux ?
Nous ne le pensons pas pour diverses raisons.

 
D’abord, CHIRAC s’appuie sur des textes qui semblent lui donner une grande latitude dans ses relations avec les chargés de mission qu’il recrutait : « Les lois DEFFERRE de décentralisation de 1982-1984 ont renforcé et conforté cette situation. (…) Il était ainsi précisé qu’ils ne rendaient compte qu’à l’autorité territoriale qui les avait « librement » désignés, laquelle décidait seule des « conditions et des modalités d’exécution du service » qui leur était demandé. » (CHIRAC, Le Monde du 22 novembre 2007, p.22)

Avec ça, il y a de quoi s’interroger sur cette mise en examen.

 
Ensuite, si on poursuit le chemin judiciaire, le dossier atterrira d’une manière ou d’une autre sur le bureau du Procureur Laurent LE MESLE, ancien collaborateur de CHIRAC à l’Elysée, nommé à ce poste sous CHIRAC. Plutôt cool, non ?

 
Enfin, si le parquet décidait de rattacher cette affaire à celle instruite par le juge PHILIBEAUX de Nanterre, là où le couloir de l’Instruction (3ème étage du TGI) est surnommé la galerie du non-lieu (Nouvel Observateur 14 septembre 2007), le pronostic habituel tient la corde haut la main. D’autant plus que le Procureur de Nanterre est un certain Philippe COURROYE, nommé sous CHIRAC à ce poste, qui a déjà relaxé  CHIRAC dans l’affaire des frais de bouche (à la mairie de Paris toujours).

 
Comme on le voit, dans son parcours judiciaire CHIRAC risque de croiser beaucoup de relations fraternelles.
A notre avis, les portes du Tribunal ne s’ouvriront pas.

 
La réaction très indulgente d’Arnaud MONTEBOURG, jadis grand pourfendeur du système chiraquien, mérite d’être soulignée :

«  Aujourd’hui, c’est bien tard de s’en prendre à un homme âgé, qui a des problèmes de santé et qui s’est retiré de la vie publique. » (Cité dans le Figaro du 22 novembre).

Ce monsieur ne nous avait pas habitués à ce genre de tardive compassion fraternelle. Mais dans l’entretien de jeudi matin à Télématin (France 2), il se ressaisissait en rappelant que Lionel JOSPIN avait commis une erreur historique en faisant bloquer la demande de Haute Cour pour CHIRAC.  
Flinguer ses amis, MONTEBOURG le réussit. Mais pour le reste…

 
Alexandre Anizy