En Chine, Airbus se fera dépouiller

Publié le par Alexandre Anizy

Louis GALLOIS est un patron qui a des soucis : plus le dollar américain baisse, plus ses indicateurs de gestion clignotent en rouge avec un carnet de commandes bien rempli.

Quand l’euro gagne 10 centimes par rapport au dollar, les profits d’Airbus chuteraient de 1 milliard d’euros.

Autrefois, les entreprises sainement gérées utilisaient les mesures de couverture de taux de change : Jean-François KNEPPER affirme qu’Airbus est ainsi couvert jusqu’en 2010. Et après cette date ?

Maintenant, et toutes choses égales par ailleurs, la solution classique de ce cas de gestion (se prémunir des variations de change) consiste à délocaliser la production sur les marchés abordés : on fabrique ainsi en dollar dans une zone dollar, comme la Chine par exemple, en euro dans une zone euro. La Chine présenterait aussi l’avantage de réduire les coûts salariaux, augmentant d’autant les profits.

Louis GALLOIS a donc émis dans un journal allemand cette hypothèse de travail, qui favoriserait aussi les ventes, compte tenu de la politique d’achat et d’économie générale de la Chine : les ventes viennent d’être engrangées (160 appareils) en présence du Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA.  

 

Il n’est pas inutile de rappeler à Messieurs Louis GALLOIS, Thomas ENDERS et consorts la mésaventure récente de Schneider Electric avec son disjoncteur C60.

Ce grand Groupe a un concurrent local, la société Chint, qui n’a pas obtenu de brevet pour son modèle de disjoncteur NB1-63 mais qui a déposé « un modèle d’utilité en 1997 », i.e. une simple formalité sans expertise.

En septembre 2007, un tribunal de Wenzhou a condamné Schneider Electric à stopper la production du C60 pour cause de contrefaçon sur un minuscule crochet logé à l’intérieur du C60, et à payer 30 millions d’euros de dommages et intérêts à la société Chint.

« C’est absurde. Le copieur nous attaque et il finit par ramasser le pactole », assène Guy DUFRAISSE (directeur de Schneider Electric pour la Chine).

Le patron fondateur de Chint, cador de la province du Zhejiang,  s’appelle Nan Cunhui : il est bien entendu membre de l’Assemblée Populaire nationale et il fréquente le forum de Davos.

Pour comprendre le système chinois, nous vous renvoyons aux nos notes économiques concernant le bluff chinois.

 
Notre pronostic : en Chine, Airbus se fera dépouiller … comme les autres !

 
Alexandre Anizy