Pour l'Université réformée et contre les Grandes Ecoles

Publié le par Alexandre Anizy

On dit que la loi sur l’autonomie des universités, qui ne serait que la première pierre d’un nouvel édifice selon Valérie PéCRESSE, doit beaucoup à Bernard BELLOC, ancien Président de l’université Toulouse I devenu conseiller du Prince. Il doit sa notoriété actuelle en partie pour son étude sur le système américain, notamment californien.

 
Quelle est sa problématique ?
Il est impossible à une université d’être bonne dans tous les compartiments. « D’un côté, la massification de l’enseignement supérieur exige de très gros efforts sur les premiers cycles (…). D’autre part, l’impératif de développer à fond la recherche, (…), oblige à recruter des enseignants chercheurs qui n’ont pas le même profil que ceux capables de faire réussir les jeunes en premier cycle. »  (dans le Nouvel Obs. du 22 novembre 2007, p.52)

Pour répondre à ce défi, les Californiens ont institué un système à 3 niveaux : de bonnes facultés de 1er cycle, d’autres spécialisées dans les mastères, des universités pour la Recherche.

« Il est capital pour un pays d’être doté d’universités de recherche. C’est ce que les Allemands viennent de décider en votant des super crédits à une dizaine de leurs universités. »
« En fait, c’est l’Allemagne qui est en train de devenir pour nous un exemple européen très intéressant à tous égards. »

 
C’est bien, mais le financement de ce vaste chantier n’est pas assuré. Dans ces conditions, est-ce normal d’une part que les Grandes Ecoles continuent de siphonner une bonne partie du budget de l’enseignement supérieur ?  D’autre part, Bernard BELLOC ne dit pas grand-chose sur l’articulation Universités / Grandes Ecoles.

A notre avis, le système bicéphale actuel ne peut pas perdurer : il faut choisir entre l’Université de l’excellence (un édifice à 3 étages) et le paradis des Grandes Ecoles (où l’essentiel est d’y entrer) qui n’ont jamais été des centres de recherche « percutants » bien qu’elles ramassent une grosse part des crédits.

 
En ce qui nous concerne, nous souhaitons couper la manne publique à toutes les Grandes Ecoles : celles qui ont une véritable utilité dans le futur système d’enseignement supérieur trouveront leurs financements privés, les autres péricliteront vite.
C’est ainsi que nous pourrons répondre au besoin d’une massification de l’enseignement supérieur indispensable pour lutter dans l’économie  mondiale.

 
Alexandre Anizy

Publié dans Notes politiques

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