La BCE répond aux attentes allemandes
La BCE vient de décider cette semaine de maintenir ses taux directeurs, ce qui n’est franchement pas une surprise. Mais elle se considère aussi « dans une position d’alerte absolue » contre toute flambée des prix.
Diantre ! Quelle sorte d’inflation cachée aurait-elle révélée ?
D’une part, nous avons déjà dit avec Patrick ARTUS qu’il n’y avait pas d’inflation dans la zone euro (lire la note économique du 11 décembre 2007) :« C’est un pur ajustement de l’économie réelle, lié à la rareté des matières premières ou à l’évolution de la productivité. L’inflation monétaire a été éradiquée par l’arrivée des pays émergents. »
D’autre part, nous avons aussi admis avec Patrick ARTUS que la BCE commettait une grave erreur d’analyse économique en se focalisant sur l’inflation totale, et non pas sur l’inflation sous-jacente (lire la note économique du 20 décembre 2007).
Alors, où est le danger inflationniste ?
Explication de la BCE : « Nous vous [les décideurs] appelons à ne pas laisser s’enclencher la spirale de l’inflation résultant du pétrole, des matières premières … de l’alimentation et d’un certain nombre de décisions prises auparavant, y compris en matière de fiscalité indirecte. »
« Tout plan d’indexation des salaires nominaux sur les prix devrait être supprimé. (…). La BCE surveille les négociations salariales avec une attention particulière. »
En clair : nous ne voulons pas d’augmentation des salaires.
Quel pays a relevé de 3 points son taux de TVA en janvier 2007, ce qui ne pouvait être que néfaste pour l’inflation totale chère à la BCE ? L’Allemagne.
Dans quel pays a commencé le 10 janvier un cycle annuel de révision des salaires avec une demande de hausse de 8 % pour les fonctionnaires ? L’Allemagne.
Force est de constater que la BCE se soucie tout particulièrement des intérêts de l’économie allemande, prise globalement et selon ses critères, pour fixer sa politique monétaire.
A Francfort, les archaïques veillent à la santé de l’euromark.
Alexandre Anizy