Bernard ESAMBERT et son "capitalisme éclairé"
Après avoir été un acteur émérite de la guerre économique des 40 dernières années, Bernard ESAMBERT dépose son armure pour réfléchir à l’avenir de l’Homme dans un article intitulé « plaidoyer pour un capitalisme éclairé » (Figaro 7 janvier 2008).
Curieusement, le mot « capitalisme » et l’expression « capitalisme éclairé » ne figurent pas dans le texte : alors ce plaidoyer est-il vraiment sérieux ?
Par contre, on trouve beaucoup de « libéralisme », et une fois l’expression « libéralisme éclairé ».
Bernard ESAMBERT fait le constat d’un monde matérialiste sans repères :
« (…) nous vivons désormais dans un monde de marchands produisant massivement du confort matériel, des services et des images. Le contexte est celui d’un combat économique qui a transformé la planète en champ de bataille, sans morale ni spiritualité. »
Bien sûr, il n’est pas question de remettre en cause le passé, puisque « sur le plan matériel, le libéralisme des temps modernes a apporté la satisfaction des besoins vitaux à des centaines de millions d’individus (…). »
Plutôt un ajustement : « Il s’agit dorénavant d’envisager un libéralisme éclairé prenant en considération la notion de solidarité au sein de l’espèce humaine. Sans oublier la justice (…) » « (…) le libéralisme. Il faut simplement le doter d’un code moral qui le rende acceptable (supportable ?) à la majorité. »
« (…) le monde devra passer à un degré supérieur d’organisation. Au moment même où les Etats érigent des murets de fortune pour se protéger de la globalisation. »
N’est-ce pas là, en fait, le véritable sujet de préoccupation de Bernard ESAMBERT ?
Pour réussir le nouveau plat libéral, le chef Bernard ESAMBERT rêve d’une équipe inspirée par « (…) un dialogue entre AVERROèS, MAÏMONIDE, saint THOMAS D’AQUIN et ARISTOTE qui réanimerait l’entrelacs des révélations et de la raison. » « Un code éthique élaboré par un tel cénacle consoliderait de jeunes démocraties (…), freinerait l’absentéisme du cœur qui accompagne souvent la concurrence sans frein. (…). Ce sont les notions de solidarité, de générosité, d’altruisme qui font de l’homme une espèce supérieure. »
Et enfin, l’apothéose : « Mais il n’est pas interdit de rêver au partage d’une authentique condition humaine. Il y a des « biens publics mondiaux » tels que la santé, l’eau, le maintien d’une planète habitable (…). »
On croirait presque entendre un baba cool du plateau du Larzac, dans les années 70.
Mais ce ne doit être qu’une illusion.
Contre les coups de blues, il est généralement recommandé aux managers :
Un coach pour relaxation et bien-être ;
Un stage individuel de « re-motivation » ;
Une retraite spirituelle (destination à choisir sur catalogue).
Alexandre Anizy