Pour une autre politique de la Ville
Selon l’architecte Rem KOOLHAAS, l’urbanisme moderne est un « espace pourri ».
La ville grandit à la manière d’un cancer : c’est une chose proliférante, sans limite, sans centre ni périphérie ; c’est une répétition d’un module structurel ordonné par les logiques monofonctionnelles.
Comme le dit Paul VIRILIO : « Le village global c’est l’horreur, c’est le ghetto mondial ».
Les ghettos de pauvres font face aux ghettos de riches : aux USA, 35 millions de riches vivent retranchés dans des villes privées, derrière des murs et des portails métalliques, sous surveillance électronique.
C’est l’urbanisme de la peur, le refus de l’Autre.
Dès lors, peut-on encore parler d’avenir ?
Pourtant, une autre Ville est possible : certains s’y attèlent déjà, comme le réseau « Città Slow » (villes lentes).
Prenons l’exemple de Greve in Chianti (à mi-chemin entre Florence et Sienne) et quelques mesures adoptées dans cette ville :
- Résolution de la circulation des véhicules dans le centre historique ;
- Sauvegarde des activités commerciales et artisanales régionales et traditionnelles ;
- Education des jeunes au goût en commençant par l’école ;
- Défense et promotion des produits régionaux et des filières courtes ;
- Favoriser l’agro-tourisme et les petits hôtels aménagés à l’intérieur de structures existantes ;
- Maîtrise de l’urbanisme et des constructions, avec par exemple l’introduction de la construction bio.
Pour empêcher l’expansion sans fin des limites urbaines, il faut mener une politique d’urbanisme fondée sur la maîtrise des constructions et sur la réutilisation des volumes déjà existants.
Ces choix politiques sont possibles, ici et maintenant.
Sans dogmatisme. Sans ostracisme.
Alexandre Anizy