Refondation de la gauche selon Stuart HALL et Georges SARRE
Selon Georges SARRE, la gauche officielle laisse faire, comme tout bon libéral, y compris le viol de la démocratie : « (…) le vote du Congrès [du traité dit simplifié] du 4 février dernier constitue une quadruple violation de la démocratie par une majorité de parlementaires de droite, avec la complicité d’une majorité de parlementaires du Parti Socialiste. »
Force est de constater qu’en 2005, 90 % des parlementaires approuvaient le projet constitutionnel quand 55 % des Français le désapprouvaient : « La non-représentativité du Parlement (…) n’est plus seulement une lacune démocratique, c’est un levier de l’oligarchie. »
Le traité dit simplifié accentue le système oligarchique à l’échelle européenne : une Commission qui conserve le monopole absolu de l’initiative des textes ; une Banque Centrale plus indépendante que jamais ; une Cour de justice qui va user de la primauté du droit communautaire dorénavant inscrite dans le traité …
« Il n’y aura pas d’opposition sérieuse à la politique de Nicolas SARKOZY qui fasse fi de la « clé de voûte » européenne de la domination oligarchique. »
Stuart HALL est un sociologue anglais né en 1932 à Kingston (Jamaïque). Proche du Parti Travailliste, il l’invite à rompre avec le blairisme (la fameuse « troisième voie » préconisée par Tony BLAIR et Gordon BROWN) qui n’est que la prolongation du populisme autoritaire de Miss Maggie.
Si le sarkozysme adopte les mêmes axes et les mêmes principes d’action que le blairisme, alors tous les refondateurs de la gauche auraient tout à gagner à lire l’œuvre de Stuart HALL aux éditions Amsterdam, notamment « le populisme autoritaire ».
Si la refondation de la gauche passe obligatoirement par une lutte idéologique, elle impose aussi « de s’attaquer violemment au présent tel qu’il est », comme disait GRAMSCI.
Or le présent, n’est-ce pas ceci ?
80 % des lois et règlements en vigueur en France sont déjà d’origine européenne.
Alexandre Anizy