Les chocs sur l'économie mondiale selon Eric LE BOUCHER, leurs conséquences
Pour Eric LE BOUCHER, économiste journaliste au Monde, l’économie mondiale subit actuellement trois chocs.
Le premier choc est celui du changement d’épicentre : les Etats-Unis piétinent quand la Chine, l’Inde, l’Asie en somme, explosent.
A ce sujet, nous saluons le professeur d’économie Michel BEAUD qui en parlait déjà, avec beaucoup de talent et de perspicacité, en 1986 : lire par exemple son livre « le Système National / Mondial hiérarchisé » (éditions La Découverte 1987, 134 pages).
Le deuxième choc est l’explosion de la consommation des matières premières dans la région asiatique, ce qui provoque une hausse des prix inéluctable en vertu de la loi de l’offre et de la demande.
(lire notamment nos notes économiques sur le bluff chinois)
Le troisième choc est la crise financière. Le modèle de développement de l’épicentre américain, fondé sur l’endettement, s’est emballé dans le secteur immobilier, grâce notamment à l’ingéniosité et la déraison de mathématiciens financiers.
(sur ce qu’est la crise des subprimes, lire notre note du 8 février « Crise : où en sont les pertes ? », où nous nous délectons de l’explication ironique de Claude BéBéar)
Ce qu’en dit Eric LE BOUCHER : « Les réglementations forçant à sortir ces produits [financiers, ndaa] des bilans ont poussé au crime tandis que l’obligation de valoriser au jour le jour a précipité les pertes. »
Quelles seront les conséquences (liste non exhaustive) de ces trois chocs ?
- La nourriture et l’énergie (et que dire de l’eau !) vont maintenant coûter plus cher, ce qui signifie à court terme la poursuite de la baisse du pouvoir d’achat, le ralentissement de la consommation et donc de la croissance ;
- A long terme, une économie remodelée : une croissance multipolaire, une recherche-développement forte dans les secteurs énergétique et agricole, un secteur financier plus sage.
La gestation d’un monde nouveau sera évidemment difficile, pour ne pas dire douloureuse.
Alexandre Anizy