Inflation : aujourd'hui 4 %, dans un an 5 %
Nous l’écrivions hier, et Eurostat le confirme : le taux d’inflation est de 4 % en juin. Du jamais vu depuis 16 ans.
Jeudi 3 juillet, la BCE augmentera son taux directeur en le portant à 4,25 %, comme l’euro imperator TRICHET n’a cessé de l’annoncer depuis 3 mois. Le chiffre d’Eurostat conforte les archaïques de la BCE dans leur logique monétariste.
Le commissaire européen Joaquin ALMUNIA a repris immédiatement à son compte (quasiment un verbatim) les objectifs de l’euro imperator TRICHET : « Il faut éviter une spirale inflationniste et des effets de second tour. »
« Effets de second tour » : c’est la hausse des salaires … qui engendrerait une nouvelle hausse des prix.
Cette hausse du taux directeur de la BCE ne changera rien pour l’inflation : dans un an, le taux d’inflation sera à 5 %.
Par contre, les rentiers et les banquiers apprécieront cette politique d’argent cher.
Bien entendu, la politique monétaire de la BCE met un frein à l’investissement, c'est-à-dire à une composante de la demande globale, quand l’autre (la consommation) est déjà en stagnation. Conséquence inéluctable : la croissance va encore diminuer. Ainsi, hors effet démographique et bidouillage des statistiques, le chômage ne baissera pas.
Dans son rapport annuel qui vient de sortir, la Banque des règlements internationaux (BRI) avance prudemment cette hypothèse quand elle dit ne pas exclure « une phase de repli mondial plus marqué et plus durable que prévu ».
Quant aux Américains et à la Fed en particulier, il faut être un grand naïf comme le Gracque 40 Jean-Pierre JOUYET, ministre des Affaires européennes, pour croire qu’ils réagiront favorablement face aux gesticulations d’estrade de la BCE. La surévaluation de l’euro, due notamment à l’écart de 2 points entre les taux directeurs de la BCE et de la Fed, est un problème européen. Pas américain.
On n’est pas sorti de l’auberge … européenne !
Alexandre Anizy