La crise s'installe
En 2007, dès les premiers dégâts de la crise des « subprimes », nous avons immédiatement pronostiqué une crise financière grave :
- notre note du 11 août 2007 : « Le retournement du marché immobilier américain a déclenché un jeu de dominos sur les marchés financiers internationaux. » ;
- notre note du 17 septembre 2007 : « C’est en Grande-Bretagne que le marché financier se fissure, ce qui n’étonne personne, tant ce pays est inféodé aux USA. Parce que la 8ème banque de ce pays, la Northern Rock Bank, ne trouvait plus un seul prêteur sur le marché interbancaire, la Banque d’Angleterre a dû se résoudre à jouer son rôle de prêteur en dernier ressort. » Nous concluions cette note par : « Epargnants de la Northern Rock Bank, soyez raisonnables : reprenez l’oseille et tirez-vous ! » ;
- notre note du 20 septembre 2007 : « Certes, Madame, mais les marchés financiers étant tous reliés, des produits financiers si complexes ayant été élaborés pour diluer le risque en le mutualisant (voir l’entretien récent au Figaro du Président d’Axa),est-il raisonnable de croire que le système bancaire ne sera pas touché par la crise américaine ? La réponse est non évidemment (…). » ;
- notre note du 4 octobre 2007 : « On le voit : la crise des « subprime » s’est propagée dans le système financier américain. En France, les grandes banques affirment que l’impact serait extrêmement limité dans leurs comptes trimestriels : rendez-vous début novembre. Seul le Crédit Agricole fut victime d’un « trader fou ». ».
Dès notre note du 20 novembre 2007, nous annoncions que l’embellie du 3ème trimestre 2007 (croissance de 0,7 %) était passagère, parce les indicateurs pour 2008 étaient mauvais.
Les chiffres officiels d’aujourd’hui (sur ces indicateurs) nous donnent encore raison.
Aujourd’hui, nous disons que la crise économique durera au moins jusqu’à la fin 2009.
Pour qu’il en soit autrement, il faudrait qu’en même temps :
- La croissance faible américaine diminue la demande de matières premières et donc les prix ;
- La baisse du dollar fasse repartir les exportations américaines ;
- La forte croissance asiatique se maintienne.
On peut toujours rêver.
Le scénario probable est le suivant :
- l’Asie poursuivra sa croissance et accentuera la hausse des prix de l’énergie et des matières premières ;
- les Banques Centrales tenteront vainement de bloquer l’inflation globale en augmentant leurs taux, et ce faisant contribueront au ralentissement économique ;
- les faillites des rehausseurs de crédit et la perte de valeur des produits titrisés augmenteront les pertes des banques, qui réduiront en conséquence leurs crédits, et ce faisant contribueront au ralentissement économique.
Jusqu’à la fin de 2009, on aura donc en France :
- Une croissance bien inférieure à 2 % ;
- Une inflation à 5 % au moins ;
- Un déficit budgétaire en hausse ;
- Un chômage en hausse ;
- Une baisse relative des salaires.
Bienvenue dans la crise !
Alexandre Anizy