Location de ventres (III) : bientôt les "maternités closes"
Aude MIRKOVIC est une juriste spécialisée, maître de conférences à l’Université d’Evry. Elle a publié un article dans le Figaro du 1 juillet dont nous présentons les lignes de force.
Elle rappelle qu’en 1994 et en 2004, le législateur avait refusé la légalisation de la gestation pour autrui. Par quel tour de magie le cadre aurait-il changé ? Qui paie réellement l’addition ? « Quoi qu’on en dise, l’enfant et, aussi, la femme gestatrice ».
On apprend qu’un marché s’était mis en place en 1994 : 50.000 francs de dédommagement. « Des intermédiaires mercantiles ne reversaient que le quart des sommes encaissées (…) ».
Après les maisons d’abattage, d’aucuns pourraient recycler leurs « outils de production » dans les maternités closes !
Quant à l’enfant, il sera placé « au cœur d’un imbroglio biologique et psychique dont il devra s’accommoder ». Un exemple (tribunal d’Aix-en-Provence) : « l’enfant qui découvre que celle qu’il considérait comme sa mère est en réalité sa tante et que celle qu’il considérait comme sa tante est sa mère par le sang … ».
Quel est l’intérêt de l’enfant ? « Légaliser la pratique ou (…) régulariser l’état civil des enfants ainsi nés (…) dessert l’intérêt de l’enfant en général en banalisant la violation de la loi adoptée justement pour son bien.
L’enfant ne doit pas payer le prix des actes des adultes. »
Et en conclusion : « S’il faut réparer au mieux les accidents que la vie impose aux enfants, n’est-ce pas criminel de leur imposer ces mêmes maux de façon délibérée ? ».
Très bonne question, Madame MIRKOVIC.
Alexandre Anizy