La crise économique, la BCE et le professeur Philippe MARTIN

Publié le par Alexandre Anizy

Seuls des esprits ignares ou naïfs ou dissimulateurs peuvent continuer à nous seriner que l’Europe est pour le moment indemne de la crise : « (…) les exportations de la zone euro ont ainsi baissé de 3,4 % en mai et la production industrielle de l’Union européenne a connu la plus forte chute mensuelle depuis 16 ans. » (Philippe MARTIN, Libération 22 juillet 2008) Alors qu’il venait d’augmenter d’un quart de point le taux de la BCE, l’euro imperator TRICHET pouvait-il tenir un autre discours que le sien qui était teinté d’un optimisme lénifiant ?  
 

Concernant la politique de la BCE, le professeur Philippe MARTIN s’interroge à bon escient : « En annonçant que cette hausse est la dernière envisagée, la BCE rend encore une fois son action illisible. Elle semble aussi craindre les effets de second tour et la spirale prix – salaires des années 70. » (Idem)

Car nous doutons que ce qui n’a pas échappé au Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA (« Désormais quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit. »), puisse être ignoré des dirigeants de la BCE :

« La faiblesse des syndicats, la libéralisation du marché du travail et la mondialisation sont passés par là. La BCE semble croire que les salariés sont inquiets de l’inflation et vont demander une hausse de salaire. La réalité est qu’ils sont inquiets de l’inflation parce qu’ils savent qu’ils ne pourront pas obtenir une hausse de salaire. » (ibidem)

C’est pourquoi le professeur Philippe MARTIN ne comprend pas l’action de la BCE qui « n’ose toujours pas se servir » de la relance monétaire, alors qu’ « une politique de relance monétaire pour contrer une récession a désormais peu de chance d’entraîner une inflation des salaires et des prix ». (Ibid.)

Si la remarque nous parait pertinente, la proposition d’action mériterait d’être discutée longuement puisque d’autres obstacles s’y opposent. 

 
Mais l’euro imperator TRICHET l’a précisé : cette hausse vise à briser une anticipation d’effet de second tour. Comme les dirigeants de la BCE sont des gens très instruits et bien informés, cet argument nous semble saugrenu.
 

Alors il faut bien revenir au principe de réalité : le taux d’intérêt élevé de la BCE ne profite qu’aux rentiers et aux banques.

(Lire sur ce point notre note du 1 juillet 2008)

 
Alexandre Anizy