Les dernières heures du libéralisme selon Christian CHAVAGNEUX (III)

Publié le par Alexandre Anizy

(Suite aux notes économiques du 17 et 18 septembre 2008)

Par les temps qui courent, il est opportun de poser la question’ de l'utilité de la libéralisation financière.

 

Christian CHAVAGNEUX cite d’emblée Kenneth ROGOFF (économiste en chef du FMI) : « (…) il n’y a aucun élément « pour soutenir l’argument théorique selon lequel la mondialisation financière per se permet d’obtenir des taux de croissance plus élevés » (p.51) Raghuram RAJAN (autre économiste en chef du FMI) déclarait en août 2006 : « Les pays en développement qui ont relativement plus recours aux capitaux étrangers n’ont pas crû plus vite sur le long terme et même crû moins vite ». (p.52) Et il ajoutait que les pays en développement exportent plus de capitaux vers le Nord qu’ils n’en reçoivent du Nord. » (p.52)

 

Les apôtres du libéralisme financier avaient promis monts et merveilles :

  • Suppression des déséquilibres des échanges extérieurs et fin des mouvements erratiques des taux de change ;
  • Retour à l’autonomie des politiques monétaires nationales ;
  • Epargne mondiale répartie harmonieusement, ce qui favoriserait la croissance et le développement du Sud ;
  • Diminution des risques financiers et crises moins fréquentes.

 

suppression des déséquilibres des échanges extérieurs et fin des mouvements erratiques des taux de change

 

Les échanges extérieurs des Etats-Unis, hormis quelques années, ont été dans le rouge durant ces dernières décennies. Le Japon, l’Allemagne et la Chine, sont structurellement excédentaires. Aucun mécanisme n’est venu résoudre les déséquilibres extérieurs, et par conséquent les mouvements erratiques des taux de change n’ont pas cessé puisque les variations correctrices n’ont pas eu lieu, et elles ne viendront pas parce que « le commerce international des biens et services ne représente plus que quelques pour-cent des transactions sur le marché des changes qui servent à des opérations purement financière n’ayant plus grand-chose à voir avec l’économie réelle et la résorption des déséquilibres extérieurs. » (p.55)

 

Alexandre Anizy

Publié dans Notes économiques

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