A la Caisse d'Epargne, démissionner n'est pas quitter
Ce qui vient de se passer à la Caisse d’Epargne est symptomatique de l’impunité de l’oligarchie française.
Rappel des faits : l’Ecureuil a perdu plus de 600 millions d’euros parce que des traders avaient misé (c’est en effet comme au casino) sur la remontée de la Bourse, quand elle sombra dans une semaine noire … Les sanctions immédiates tombaient sur les fautifs et leur hiérarchie directe.
Immédiatement, une communication ad hoc était mise en place : par exemple, le franc maçon Charles MILHAUD, patron de la Caisse d’Epargne qui prétend ne pas être un homme d’argent mais dont la rémunération est passée de 514.000 euros en 2002 à 1. 584.000 euros en 2007, affirmait se sentir responsable de l’incident.
Mais à l’heure de vérité, c'est-à-dire à la réunion du Conseil de Surveillance réuni dimanche dernier, ce fut une autre chanson.
Le patron Charles MILHAUD défendait son poste dans ce qui ressemblait à une foire d’empoigne : refusant d’abord de démissionner, puis négociant une démission contre un parachute doré (3 ans de salaires) que le Conseil lui refusa à l’unanimité moins une voix (la sienne ?), pour enfin démissionner comme son avocat le lui conseillait pour éviter un scandale, car si Charles MILHAUD n’est plus le patron de la Caisse d’Epargne, il lui reste de nombreux postes dans le groupe, comme celui de président du conseil de surveillance de Natixis.
Quant à Nicolas MéRINDOL, le n° 2 de l’Ecureuil, il a présenté tout de suite sa démission, à condition de prendre la tête du Crédit Foncier : proposition acceptée à l’unanimité. Julien CARMONA était maintenu à son poste de Directeur Financier de l’Ecureuil.
Ainsi les 3 lascars ont bien donné des démissions … partielles.
A la Caisse d’Epargne, pour les cadors, démissionner n’est pas quitter.
Alexandre Anizy