Le pouvoir au XXI siècle selon Condoleeza RICE

Publié le par Alexandre Anizy

Dans une tribune parue dans le quotidien vespéral daté du 30 septembre 2008, le Secrétaire d’Etat américain Condoleeza RICE a donné un aperçu de l’objectif prioritaire de l’empire, mais son article visait d’abord le maintien de l’unité transatlantique (Etats-Unis – Europe) face à la réaction russe provoquée par l’agression géorgienne.

 

Le problème est qu’elle nous donne un nouvel exemple d’une diplomatie fondée sur le mensonge, quand ce n’est pas sur de fausses preuves (souvenez-vous des fameuses Armes de Destruction Massive – ADM - en Irak !). Ainsi, nous avons dans le texte :

« Nous nous sommes d’abord attelés (…) à aider la Géorgie à se relever après l’attaque russe (…) » ;

« (…) les Etats-Unis et l’Europe doivent (…) empêcher la Russie de tirer un quelconque bénéfice de cette agression. »

Que le chef de la diplomatie américaine continue à présenter la Russie comme le fautif dans l’affaire géorgienne, alors que tous les éléments connus ont clairement identifié la Géorgie comme étant l’agresseur, donne une idée de la déliquescence morale d’une partie des dirigeants de cette nation.

Rappel : l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel » a publié le 1 septembre des documents de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) qui disent que la Géorgie a préparé son action militaire contre l’Ossétie du Sud et qu’elle a lancé son offensive avant que les chars russes ne soient entrés dans le tunnel de Roki, que la Géorgie a commis des crimes de guerre.

En Ossétie du Sud, face à l’agression géorgienne, l’action militaire menée par la Russie s’appelle une riposte.

 

Comme nous n’avons pas les mêmes valeurs, force est de constater l’ironie du propos, quand Condoleeza RICE souligne que «les relations les plus fortes sont celles qui existent entre les nations qui partagent aussi des objectifs et des valeurs ».

 

Concernant les objectifs de l’empire américain pour le XXI siècle, il est clair qu’ils ne coïncident pas toujours avec ceux de l’Europe, notamment en ce qui concerne le leadership : « Les dirigeants de la Russie parviendront-ils à surmonter leur nostalgie pour le XIX siècle, et à se résigner à accepter la réalité des sources de pouvoir et de l’exercice du pouvoir du XXI siècle ? »

Au XXI siècle, l’objectif essentiel des Etats-Unis sera la défense de leur pouvoir central, quitte à le maquiller sous les couleurs de « la lutte contre le terrorisme » ou bien « la défense de la démocratie », etc.

 

Alexandre Anizy