Sortie de crise (I) : approche keynésienne de Philippe MARTIN

Publié le par Alexandre Anizy

(Philippe MARTIN : professeur à l’université Paris I et à l’Ecole d’Economie de Paris ; chroniqueur économique de Libération)

Comme tous les économistes standard se disent keynésiens, la question subsidiaire est de savoir si Philippe MARTIN est un keynéso-classique (référence à l’équilibre IS – LM) ou bien un postkeynésien (quel courant ?).

 

L’analyse

Au plan macroéconomique, la crise est le résultat d’une politique monétaire trop laxiste (pan ! sur le bec d’Alan GREENSPAN), d’une libéralisation des marchés financiers qui a permis le déficit courant des Etats-Unis qui autorisait un endettement aberrant des ménages américains.

Au plan microéconomique, la crise est le résultat du laisser-faire, comme la mise hors bilan de produits toxiques ou la dissimulation de pertes par les banques classiques, comme le jeu de l’économie-casino pratiqué par les banques d’affaires, comme la création d’une bulle spéculative immobilière fondée sur l’endettement.

« Contrairement à l’analyse marxiste, si cette crise est consubstantielle au capitalisme, par nature instable, elle ne signe pas sa mort. Contrairement à l’analyse libérale, ce n’est pas le marché qui va sauver le capitalisme mais l’Etat, de retour par le biais d’une politique monétaire, fiscale, budgétaire et la rénovation de la réglementation financière. »

 

Le projet

Poser comme « principe que la stabilité financière internationale est un bien public mondial ».

Par conséquent, il faut repenser le rôle des institutions financières internationales, comme le FMI qui devrait recevoir de nouvelles ressources et qui devrait abandonner « le consensus de Washington » (libéralisation financière, rigueur budgétaire, privatisation, etc.).

Le G20 devrait s’accorder sur une réelle politique de relance globale et non pas sectorielle.

Actuellement, la politique monétaire est quasiment inefficace, car les banques ont désormais une aversion forte au risque. C’est donc aux classes pauvres et moyennes qu’il faut « envoyer un chèque » pour enclencher le multiplicateur keynésien (1 € distribué qui sera dépensé apportera des revenus supplémentaires qui seront dépensés à leur tour, etc.).

 

Alexandre Anizy