Sortie de crise : approche libérale de David THESMAR
(David THESMAR : professeur associé à HEC ; membre du Conseil d’Analyse Economique)
L’analyse
« La crise n’est pas venue dans une absence totale de règles, mais à cause d’une mauvaise régulation du système. Le scandale est arrivé par les banques, déjà très régulées mais de manière inadaptée. »
Les régulateurs, comme la Commission bancaire française visée par THESMAR, ont adopté le laisser-faire quand les banques ne provisionnaient pas des risques liés aux engagements placés hors bilan.
Remarque : THESMAR oublie de dire que c’est notamment pour ne pas avoir à faire des provisions que les banques les ont mis hors bilan.
Les « externalités négatives » du système (le risque, la faillite bancaire, le phénomène de contagion, etc.) étaient insuffisamment intégrées dans les cadres d’évaluation.
Remarque : si vous croyez à l’autorégulation du marché, vous serez enclins à juger impossible le blocage du système (ce qui arriva pourtant).
Par sa politique monétaire laxiste, la FED d’Alan GREENSPAN a joué un rôle de pousse-au-crime.
Remarque : rappelons que ce sont notamment les amis libéraux de David THESMAR qui ont vénéré Alan GREENSPAN pendant des années …
C’est tout. C’est faible.
Le projet
La crise demande des réponses techniques et non pas politiques, « (…) ce qui signifie qu’arriver au G20 avec les gros sabots de la refonte globale du capitalisme serait contre-productif ».
« Ce n’est pas aux Etats de réglementer les systèmes de rémunération dans la finance ».
Instaurer un bonus-malus pour les traders, dont le solde ne se ferait qu’au bout de 10 ans.
Provisionner les activités risquées (vaste sujet, maigre réponse).
Faire migrer une grande partie des transactions de gré à gré.
Comme vous le voyez, ce sont des réponses techniques, dont l’imprécision nous laisse songeurs.
En fait, le mantra de David THESMAR est : « Je ne crois pas à un Etat banquier ou actionnaire mais à un Etat strictement régulateur. »
Passé un certain stade, nous considérons que l’aveuglement idéologique frise la connerie.
Alexandre Anizy