Alexandre ADLER et les prolétaroïdes
Rappelons tout d’abord qu’Alexandre ADLER est un ancien communiste, un ex vrai de vrai (ancien professeur à l’école du Parti). Rappelons aussi qu’étant un ancien élève brillant de l’Ecole Normale Supérieure, il possède une solide formation classique.
Dans sa chronique du Figaro du 13 décembre 2008, Alexandre ADLER écrit : « de la même manière, aujourd’hui, un autre cryto-nazi, le philosophe prolétaroïde SLOTERDIJK, peut se faire applaudir (…) ».
Nous reviendrons sur le fond de cet article intéressant et sur la « théorie de l’après-guerre » de Peter SLOTERDIJK.
Ce qui nous trouble, c’est l’utilisation de l’adjectif prolétaroïde de la part d’un ex intellectuel communiste, parce que son étymologie renvoie à la race (« proles ») et à l’aspect (« eidos »).
Qu’un partisan du national-socialisme nous parle de prolétaroïdes comme il le ferait de négroïdes, nous ne serions pas surpris de ses éléments de langage.
Mais qu’un ex intellectuel communiste français qualifie un intellectuel allemand d’abord de crypto-nazi, puis de prolétaroïde, on trouve le jeu de mots très douteux, en première lecture.
Et puis, en dernière analyse, compte tenu de la culture immense et du parcours politique d’Alexandre ADLER, qui est devenu depuis quelques années un fervent partisan de la droite, nous penchons pour une utilisation consciente de ce terme perfide, alors que l’inconsciente n’exprimerait qu’une haine de soi.
Alexandre ANIZY