Allemagne et France vus par Peter SLOTERDIJK (III)
(Suite des 2 notes précédentes)
1945 : la métanoïa en Allemagne
« ADENAUER symbolise le côté pragmatique et quotidien du travail métanoiétique en Allemagne. » (p.45) Durant cette phase historique, une réorientation morale est allée de pair avec la reconstruction des villes. SLOTERDIJK donne quelques moments-clés :
- 19 octobre 1945, à Stuttgart, la confession de culpabilité par le Conseil de l’Eglise évangélique ;
- L’accord sur les réparations conclu entre l’Allemagne Fédérale et Israël en 1952 ;
- Le traité d’amitié franco-allemand à Reims en 1962 ;
- Le chancelier Willy BRANDT s’agenouillant devant le monument du ghetto de Varsovie, le 7 décembre 1970 ;
- L’inauguration du monument berlinois commémorant l’assassinat des Juifs d’Europe, le 10 mai 2005.
Bien sûr, l’Allemagne a connu elle aussi ses éruptions, l’émergence de « maîtres-penseurs ayant l’apparence du politique », « une nouvelle version du fascisme de gauche qui, pour faire diversion, se donna le nom d’antifascisme », mais « (…) l’orientation fondamentale du travail que nous avions à accomplir (…) [restait] imperturbablement tourné vers la mission consistant à réévaluer et à réviser le decorum allemand traditionnel (…) ». (p.49)
En bref, l’Allemagne aurait réellement entrepris sa métanoïa.
(A suivre …)
Alexandre ANIZY