Olivier PASTRé & Bertrand JACQUILLAT : laissons faire les banques !

Publié le par Alexandre Anizy

Dans le Figaro du 2 janvier 2009, avec son titre accrocheur (« le nouvel intégrisme des fonds propres bancaires »), l’appel de Bertrand JACQUILLAT et Olivier PASTRé ne pouvait pas ne pas passer inaperçu. De quoi s’agit-il ?

 

Face au désastre économique, le gouvernement britannique de Gordon BROWN, qui avant la crise était tant apprécié par le milieu bancaire, a recapitalisé les banques en portant le ratio des fonds propres à 10 %, immédiatement imité de son propre chef par la banque espagnole SANTANDER. Depuis, le « couperet de 10 % apparaît ainsi comme une nouvelle « terre promise », un peu comme le taux de 15 % de rentabilité des fonds propres. » (Jacquillat & Pastré, déjà cité)

Si la démonstration est intéressante et aboutit, comme souvent avec Olivier PASTRé, au renvoi du problème à une énième concertation internationale, lente et laborieuse alors que l’incendie fait rage, force est de constater la recommandation de la conclusion :

« Laissons donc les banques d’Europe continentale gérer la crise sans leur imposer un nouveau fardeau inutile. »

C’est bien là le message pratique, donc essentiel, de cet article.

 

Pourtant, le gouvernement français est extrêmement complaisant avec ses banques dans lesquelles il injecte massivement des fonds sans contrepartie, contrairement à l’écrasante majorité des pays européens : pas de demande de représentation au conseil d’administration, pas de demande de suspension de dividendes, pas d’engagement écrit (les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent) sur le déblocage des crédits …

Alors, en lisant JACQUILLAT et PASTRé, deux économistes du sérail, il faut croire que ce n’est pas encore suffisant : les banques voudraient aussi gérer la crise qu’elles ont initiée.

 

Quand on observe que les états-majors des institutions bancaires n’ont quasiment pas bougé, qu’en 2008 la rémunération d’un Dominique FERRERO de NATIXIS, en quasi faillite, reste à 927.408 € quand celle de Baudouin PROT de BNP Paribas, grand bénéficiaire des fonds publics, s’élève à 3.320.248 €, on se dit que le laisser-faire engendre une dynamique du « toujours plus ».

Cette tribune de JACQUILLAT et PASTRé nous le rappelle sans vergogne.

 

Alexandre ANIZY

Publié dans Notes économiques

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