Maxence Van Der MEERSCH : "corps et âmes" (I)

Publié le par Alexandre Anizy

Parce que nous avions apprécié, disons vers 1968, le roman titré « la maison dans la dune », nous avons décidé de lire d’autres ouvrages de Maxence Van Der MEERSCH. Notre premier choix se porta évidemment sur « Corps et Âmes » (Albin Michel, 2 tomes, dépôt légal en 1943).

 

Bien documenté, l’auteur a décrit la grandeur et la médiocrité du monde médical dans une histoire romanesque savamment composée. Le style est à la hauteur de l’ambitieux projet, dont la sobriété et le réalisme s’affichent dès les premières phrases :

 

« Avec prudence, Michel poussa la porte de la salle de dissection. C’était la première fois qu’il revenait là depuis son retour du régiment. On avait dû le guetter. A peine entré, il reçut sur la poitrine un os auquel adhéraient des lambeaux de chair humaine. » (p.9, tome 1)

 

Bien sûr, vous n’échapperez pas aux bondieuseries de Maxence Van Der MEERSCH. Mais dans ce roman, il a su retenir son penchant naturel, sauf dans le dernier paragraphe de l’œuvre :

 

« Il n’y a que deux amours. L’amour de soi, ou l’amour des autres créatures vivantes. Et derrière l’amour de soi, il y a la souffrance et le mal. Et derrière l’amour des autres, il y a le Bien, il y a Dieu. Chaque fois que l’homme aime en dehors de lui, c’est consciemment ou non, un acte de foi en Dieu. Il n’y a que deux amours, l’amour de soi ou l’amour de Dieu. » (p.333, tome 2)

 

Lisez « Corps et Âmes ». Vous découvrirez que, fondamentalement, la mentalité du milieu médical n’a pas changé. A notre connaissance, c’est le chef d’œuvre de l’écrivailleur Maxence Van Der MEERSCH.

 

Alexandre ANIZY

Publié dans Notes culturelles

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