La représentation du G20 de Londres

Publié le par Alexandre Anizy

A croire la majorité de la presse, le sommet du G20 de Londres s’est achevé sur un succès. Vous voulez un signe tangible ? Toutes les Bourses ont nettement progressé depuis le jeudi 2 avril, ce qui démontrerait le « retour de la confiance ».

Mais ce n’est qu’une coïncidence (vraiment ?) : le 2 avril était aussi le 1er jour d’application d’une nouvelle règle comptable, décidée il y a quelques mois, pour l’évaluation des actifs d’une société : le prix retenu peut être supérieur à celui du marché.

La hausse boursière due au G20 ? D’abord purement technique.

 

Si l’on examine le communiqué final de Londres, que lit-on ?

Concernant la refonte du système monétaire international : silence.

Concernant les paradis fiscaux : au lieu de se donner les moyens d’agir contre les paradis fiscaux, le G20 parle modestement de sanctions (lesquelles ? rendez-vous au prochain G20 pour le savoir, enfin peut-être …) contre ceux qui ne seraient pas coopératifs ; la City étant la place financière la plus opaque du monde et l’Etat du Delaware étant un paradis intérieur des USA, croyez-vous que ces 2 entités seront un jour considérées comme non coopératives ? Sur la 1ère liste noire publiée figurent 4 malheureux pays (Costa Rica, Uruguay, Philippines, Malaisie) quand par exemple Jersey (dépendant de Londres, rappelons-le) est sur la liste blanche, celle des pays au-dessus de tout soupçon … Une répétition de la mascarade des listes noires établies en 2000 par l’OCDE, le Gafi et le Forum de stabilité financière, qui finirent quasiment vides …

Concernant les Credit Default Swaps (CDS) : rien n’est fait concrètement et immédiatement contre cette véritable bombe au cœur du système financier mondial.

Arrêtons-nous là.

 

Que faut-il retenir du G20 de Londres ?

La Chine est une pièce maîtresse sur l’échiquier mondial, qui affirme clairement son rang lorsqu’elle demande la fin de l’étalon-dollar et la création d’une monnaie internationale de réserve, comme la Russie. Mais pour les Chinois, on ne peut s’empêcher de croire que l’effet secondaire était d’abord recherché, puisqu’il devrait être immédiat : éreinter le dollar contribue à sa dévaluation, ce qui est bon pour le commerce chinois en dernière analyse. Comme la Chine a pris des mesures qui ont déjà eu pour conséquence une baisse de 5 à 10 %, hors effet monétaire, de ses prix à l’exportation, force est de constater que le modèle mercantiliste est toujours d’actualité à Pékin.

 

D’aucuns pensent que ce G20 confirme le triomphe de la mondialisation libérale. Nous penchons pour une avancée politique de l’économie communiste de marché (lire notre note du 2 février 2008 « l’Europe à la mode HAYEK est une économie communiste de marché »).  

 

Alexandre ANIZY