La route avec Cormac Mc CARTHY
Comme nous revenions de Boston par la route, nous fîmes un arrêt à Providence, dans le Rhode Island. La curiosité nous guidait et non pas le hasard : autrefois, nous recevions de cette ville des composants d’une filiale de la multinationale pour laquelle nous bossions. C’était donc un dimanche. Hors du centre-ville, les rues semblaient désertes. Nous finîmes par dénicher un bar ouvert. Il y régnait une ambiance de buffet de gare, et ce n’est pas avec notre putain d’accent français qu’on allait décoincer le prolétaire américain …
Inutile de vous dire que nous ne nous éternisâmes pas.
« La route » (éditions de l’Olivier, février 2008, 245 pages, 21 €) de Cormac McCARTHY, né à Providence, nous parle d’une quête, celle d’un père et de son fils après l’apocalypse. La planète est dévastée, le genre humain a replongé dans la barbarie. L’Autre est pire qu’un ennemi : un festin. Ils marchent vers le sud à la recherche des gentils, fuyant les chemins dès qu’un bruit ou la trace d’un étranger apparaissent. De la civilisation, comme de l’humanité, il ne reste rien. Retour à la préhistoire, en quelque sorte.
L’Homme n’aurait donc rien appris.
Alexandre ANIZY