Union Européenne : un soi-disant axe franco-allemand
Nous vivons une époque formidable, comme disait le regretté REISER. Autrefois, les dirigeants politiques communiquaient lorsqu’ils avaient une idée à faire passer ; aujourd’hui, ils occupent l’espace médiatique pour masquer le conformisme, voire le vide, de leurs projets.
Prenons par exemple la tribune de la chancelière MERKEL et du Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA, publiée en France par le Journal du Dimanche du 31 mai 2009. A les lire, on pourrait croire naïvement que l’entente franco-allemande est de retour, ce que les faits contredisent.
La question turque.
« Angela MERKEL et moi sommes sur la même ligne. La Turquie ne peut entrer dans l’Union (…) » déclare le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA.
Le mot Turquie est absent du texte signé.
Un espace économique et de sécurité avec la Russie et la Turquie.
C’est une proposition française du 5 mai, qui reste sans suite.
Une agence européenne d’achat du gaz.
C’est encore une proposition française, qui n’est pas reprise dans le texte célébrant la communauté de vue des 2 pays. En la matière, l’Allemagne joue en solo depuis belles lurettes.
Un gouvernement économique de la zone euro.
Voilà un autre cheval de bataille (sans doute exclusivement électoral !) du Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA. Qu’en pense Mutti MERKEL ?
« Je m’oppose aux exigences souvent sans fin d’une coordination renforcée des politiques économiques au sein de la zone euro (…) » (27 mai 2009)
Un « noyau dur » pour relancer la construction européenne.
(Comme ils disent).
Là aussi, Mutti MERKEL a mis son veto politique, parce qu’elle y voit une menace de déséquilibre pour l’Union Européenne.
La haute administration française pense que les dirigeants allemands changeront d’avis après leurs élections de l’automne : l’angélisme frappe même des esprits brillants, forcément brillants …
Alors, sur quoi repose le soi-disant axe franco-allemand ?
D’abord, une critique convenue d’une Europe « bureaucratique qui applique mécaniquement les règles ».
« Une Europe forte ne signifie pas nécessairement toujours plus de compétence européenne, toujours plus de législation européenne ou toujours plus de moyens financiers ».
Ensuite et en somme, moins de régulation.
C'est-à-dire le contraire des discours lénifiants lors des récents moments chauds de l’actuelle crise financière : guère rassurant pour la suite des événements.
Alexandre ANIZY