Que le Parti Socialiste meure ! (II)

Publié le par Alexandre Anizy

(Suite de la note du 11 juin 2009 « Que le Parti Socialiste meure ! (I) »)

 

Faudrait-il regretter le Parti Socialiste ? Non.

 

Emmanuel TODD (démographe, sociologue ; le concepteur de « la fracture sociale » chère au candidat CHIRAC de 1995) le présentait ainsi le 24 novembre 2006 dans Libération :

« Le Parti Socialiste est une organisation à l’intérieur de laquelle, jusqu’à l’arrivée des nouveaux adhérents par Internet, 40 % des adhérents étaient des élus, et une proportion considérable des employés municipaux, départementaux ou régionaux. »

 

Comme le disait déjà Rémi LEFEBVRE (professeur de science politique), auteur avec Frédéric SAWICKI du livre « la Société des socialistes » (éditions du Croquant), avant le congrès de Reims, la rénovation annoncée ne sera qu’une somme de petits replâtrages. C’est ainsi qu’aujourd’hui le premier acte de Martine AUBRY est de créer un comité des sages (et pourquoi pas une commission ?) … Avant Reims, comme aujourd’hui, tous les scénarios plausibles avaient un risque commun : aucune clarification idéologique.

« C’est le signe d’un parti qui n’est plus structuré par des loyautés idéologiques durables. Les courants sont devenus des coteries instables. »

Un exemple ? « (…) le courant strauss-kahnien était l’un des plus structurés avec une vraie identité idéologique construite autour de la modernisation et du refus du surmoi marxiste. Il n’a pas résisté au départ de son leader … »

 

L’invocation permanente à une modernisation (en quoi consiste-t-elle réellement ? Quels en sont les « marqueurs » ?), et le rejet de Marx, ne constituent pas une doctrine.

 

Rémi LEFEBVRE posait les bonnes questions, comme :

« (…) quelles sont, sur la durée, les positions sur l’Europe de Julien DRAY, Arnaud MONTEBOURG ou Vincent PEILLON ? Qu’est-ce qui distingue, sur le fond, Ségolène ROYAL, François HOLLANDE ou Bertrand DELANOë ? »

« Les clivages sont artificiels et ne masquent que des luttes d’intérêts. La déshérence idéologique est totale.»

Les fameux adhérents à 20 euros ont déserté le PS après la défaite électorale, conséquence normale et immédiate de l’échec.

« Le PS se retrouve à son étiage historique autour de 130.000 adhérents, plus que jamais rétracté sur son réseau d’élus [« le poids des grands féodaux du PS demeure donc très important. »]. Et ceux-ci n’ont pas intérêt à ce qu’arrive le nouvel adhérent (…). Le PS est un monde fermé, qui ne cherche pas à recruter. Sa logique est celle d’un repli sur soi. »

C’est « un PS de bobocrates dont les dirigeants, tellement arrogants, sont coupés du peuple », comme dit Jean-Luc MéLENCHON (16 novembre 2008, Aujourd’hui)

 

Après Reims, la suite a plutôt donné raison à Remi LEFEBVRE, n’est-ce pas ?

 

Que peut-on attendre d’apparatchiks centrés sur leurs besoins ? Rien.

 

Alexandre Anizy

Publié dans Notes politiques

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