Mort du PS (V) : vers une agonie cruelle selon Zaki LAÏDI
Dimanche dernier, le milliardaire philosophe Bernard-Henri Lévy, parce qu’il sait et qu’il en a les moyens, venait à peine de se placer au milieu de la piste du cirque médiatique avec son appel à la mort du Parti Socialiste, que le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant en prenait aussitôt la défense ! Or, chacun sait que si votre ennemi politique vole à votre secours, cela signifie que vous lui êtes plus utile moribond que mort … Ce « soutien » de l’Elysée confirme notre analyse : plus que jamais, le Parti Socialiste sera utile à l’oligarchie en agonisant lentement.
C’est ce que disait aussi Zaki Laïdi dans un article antérieur à celui du milliardaire philosophe : « [la défaite électorale du PS aux européennes] marque l’aboutissement d’un long processus d’affaiblissement rendant sa survie incertaine. Certes, le risque d’une mort subite est très faible. Mais cela ne rendra paradoxalement l’agonie que plus cruelle. » Précisant immédiatement : « Celle de la SFIO qui mit 15 ans à disparaître comme force politique nationale tout en continuant à prospérer dans ses fiefs locaux. »
C’est ce que nous allons voir, nous dit Zaki Laïdi, puisque le PS est d’ores et déjà dans une double dynamique : la balkanisation, i.e. l’émancipation des barons provinciaux (comme les francs macs Rebsamen et Collomb, par exemple), et la bunkérisation, i.e. un enchaînement de pseudo-rénovations « qui ne visent en réalité qu’à garantir la survie d’un appareil aux abois ».
Zaki Laïdi concluait ainsi : « (…) l’enjeu n’est plus de savoir comment sauver le PS mais de faire en sorte que sa survie ne contrarie pas l’émergence d’une gauche moderne et forte ».
Bref, un papier beaucoup plus intéressant et utile à la gauche que la rodomontade du milliardaire philosophe Bernard-Henri Lévy, qui apparaît de plus en plus pour ce qu’il est : un véritable ennemi de classe.
Alexandre Anizy
: le Monde du 8 juillet 2009.
: nom de l’ancêtre du PS