Yann MOIX et Frédéric BEIGBEDER : comment faire du fric ?
Puisque la rentrée littéraire a commencé, parlons aujourd’hui de deux spécimens de la « pipolittérature », qui satureront les pages culturelles des médias.
Commençons par Yann Moix, le touche-à-tout qui ne fait pas de grandes choses, qui va publier un essai opportun, très opportun, puisque la dépouille mortelle est à peine enterrée : « Cinquante Ans dans la peau de Michaël Jackson » (1).
Force est de constater, si on regarde la bibliographie de cet énergumène libéré, qu’il ne crache pas sur les tombes, bien au contraire : il sait user du talent des autres. Mais comme c’est un homme instruit, sa passion des Anciens ne virera pas à la nécrophilie.
Terminons avec Frédéric BEIGBEDER, dont le nouveau livre titré « un roman français » (2) a déjà fait couler beaucoup d’encre cet été : figurez-vous que dans le premier tirage, dont des exemplaires ont été expédiés aux journalistes spécialisés, l’auteur s’en serait pris au Procureur de Paris Jean-Claude Marin d’une manière discourtoise, voire diffamatoire, ce que son éditeur (pourtant un grand professionnel) n’aurait vraiment compris qu’à la deuxième lecture, après laquelle il aurait donc demandé à l’écrivain d’édulcorer radicalement son texte, et il aurait aussi décidé la destruction du premier tirage … Tout ceci a été largement repris dans la presse, constituant un excellent aguichage (3)…
Mais personne n’a dit combien d’exemplaires ont été mis au pilon. Or, il faut savoir que la première édition d’un auteur notoire comme Beigbeder doit être au moins de 30.000 unités (pour une bonne mise en place dans les commerces) … Sans une preuve tangible de la quantité détruite par le sous-traitant de l’éditeur, on peut raisonnablement douter de la véracité de cette belle histoire (4).
Si l’édition a toujours été un business, ces deux écrivassiers modernes savent eux aussi faire du fric.
Alexandre Anizy
(1) : éditions Grasset.
(2) : éditions Grasset
(3) : « teasing », pour les managers. En l’espèce, nous pouvons même parler d’une nouveauté, puisque l’aguichage repose sur une partie du texte que les lecteurs ne verront jamais … Rappelons que Frédéric Beigbeder est un publicitaire (sa formation : DESS en marketing – publicité au Celsa).
(4) : à moins que le 1er tirage ne soit pas la 1ère édition : sa destruction ne représente alors quasiment rien financièrement.