Instrumentaliser BAYROU est un vote utile

Publié le par Alexandre Anizy

Nous connaissons des gens de droite dite modérée qui ont voté LE PEN  en avril 2002 pour éliminer JOSPIN de la finale présidentielle : la manœuvre a réussi. 

En avril 2007, d’aucuns (pas obligatoirement les mêmes) jugeront utile de voter BAYROU pour sortir ROYAL du tournoi : quoiqu’on en pense, les sondages qui s’accumulent la donnent « perdante » contre SARKOZY de NAGY BOCSA depuis belle lurette.
La détestation du maire de Neuilly sur Seine, due à un rejet viscéral de sa démagogie digne d’un CHIRAC survitaminé, incite certains électeurs à jouer de leurs bulletins de vote du 1er tour pour changer radicalement la donne du 2ème tour, celle que les grands médias (entre les mains des amis de SARKOZY de NAGY BOCSA) nous vend depuis plus d’un an.

Ne serait-ce pas une ruse de l’histoire si le peuple français éliminait Marie-Ségolène ROYAL dès le 1er tour pour la même raison que les militants socialistes ont rejeté 2 ténors du parti dans leur compétition interne : ils ne pouvaient pas battre le grand rival  de droite, d’après toutes les études d’opinion, tous les sondages.
Les militants socialistes ont oublié que le marketing n’est pas une science exacte, car si c’était le cas, 100 % des nouveaux produits lancés par les grandes firmes seraient des succès.

 
N’est-ce pas un certain François HOLLANDE qui recommande depuis six mois au « peuple de gauche » de voter utile ? Nous pensons qu’il sera entendu : d’aucuns voteront BAYROU en avril pour battre SARKOZY de NAGY BOCSA au 2ème tour en mai. C’est pour eux une question d’efficacité et de moindre mal.
Cela ne signifie pas qu’ils se déplaceront eux-mêmes en mai pour rejeter le bien-aimé des patrons du CAC 40 : ils laisseront à d’autres le plaisir de l’estocade.


Cette stratégie n’a pas échappé au républicain Jean d’Ormesson (Figaro 29 mars 07) : « Mais au premier tour ? Faut-il, avant même la bataille, sacrifier Ségolène la socialiste à Bayrou qui, de sa vie, n’a jamais été de gauche ? » Mais encore : « Avec Bayrou, l’espérance des socialistes, ce n’est plus le triomphe du socialisme : c’est (…) les chances d’un retour futur du socialisme au pouvoir. Le cœur écorché, mais le cœur léger, les socialistes peuvent être tentés de faire le choix du pire. »
Après une bonne analyse, une « vision guillerette de l’électeur socialiste rusé », Monsieur Jean d’ORMESSON se sent obligé de faire la morale : cette tactique anti-SARKOZY de NAGY BOCSA serait au fond le choix du pire. Mais pour qui, Monsieur d’ORMESSON ? Vos amis, sans aucun doute ; la France, pas du tout !


Car enfin, un BAYROU vaut bien un SARKOZY de NAGY BOCSA, tout le monde en convient, sauf les d’Ormesson, de Robien et consorts.

 
Alexandre Anizy

Publié dans Notes politiques

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